L’étude SCIPIO, présentée au Congrès de l’American Heart Association et publiée dans le « Lancet », est la première étude de l’administration de cellules souches cardiaques adultes en cliniques. Les résultats multiplient par 4 les prévisions d’amélioration projetées lors de l’élaboration du protocole. L’équipe américaine, conduite par Roberto Bolli et Piero Anversa, a réalisé le travail chez 16 patients en insuffisance cardiaque dans les suites d’un infarctus du myocarde (FEVG ≤ 40 %).
Les investigateurs ont recueilli des cellules souches cardiaques adultes (cellules c-kit+) au cours de l’intervention chirurgicale de pontage coronarien. Les cellules ont été purifiées, mises en croissance, puis injectées en intracoronaire au contact de la cicatrice de l’infarctus du myocarde, en moyenne 113 jours après le pontage.
Lors de l’élaboration du protocole de l’étude, l’équipe avait déduit des données d’études antérieures menées avec des cellules souches hématopoïétiques une projection d’amélioration de la FEVG de 4 à 5 %.
Les résultats ont été bien meilleurs, avec une amélioration de 8,5 % de la FEVG quatre mois après l’injection des cellules souches cardiaques autologues et de 12 % à un an (chez 8 patients, p = 0,0007).
L’évaluation par IRM, réalisée chez 7 patients, montre une réduction de la taille de l’aire myocardique infarcie de 24 % à quatre mois (p = 0,004) et de 30 % à un an (p= 0,04).
Piero Anversa mène des recherches sur les cellules souches adultes cardiaques depuis les années 1990. Les cellules c-kit+ s’auto-renouvellent et se clonent facilement ; elles sont multipotentes, se différenciant dans les trois principales lignées cardiaques : myocytes, cellules musculaires lisses vasculaires et cellules endothéliales. De nombreuses études chez l’animal ont montré que la transplantation de cellules souches cardiaques adultes sur des modèles d’insuffisance cardiaque post-infarctus atténue le remodelage ventriculaire gauche et améliore la fonction du VG. Les bons résultats enregistrés dans l’étude SCIPIO vont permettre la mise en place d’études multicentriques de phase II.
«The Lancet », en ligne le 14 novembre 2011. Doi : 10.1016/S0140-6736(11)61590-0.
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