Livres
L'écrivain italien Erri de Luca a écrit avec « Montedidio » (Gallimard) une fable poétique et pleine de vie sur l'existence d'un jeune garçon en 1945 dans un quartier populaire de Naples au nom qui donne son titre à l'ouvrage, « La montagne de Dieu ».
Présent dans les salons de l'Hôtel Crillon et parlant très bien le français, le lauréat a accepté le prix en faisant rimer France avec chance et en mettant les choses au point : alors qu'il ne permet pas à son éditeur, Feltrinelli, de participer aux prix littéraires en Italie - « Je ne le désire pas comme d'autres, alors je serais un usurpateur du désir des autres » - il a estimé qu'à l'étranger, « il s'agit de recevoir un hommage à la langue italienne, à la littérature plus qu'à soi-même ».
Erri de Luca, né à Naples dans une famille de la moyenne bourgeoisie, s'est engagé très jeune dans le combat politique et social ; il a appartenu pendant une dizaine d'années au groupe d'extrême-gauche « Lotta continua », exerçant par la suite divers métiers manuels tant en France ou en Italie qu'en Afrique. « Quand j'étais jeune, a-t-il dit récemment, j'ai compris que le monde est rond, mais comme une pièce de monnaie dont une face écrase toujours l'autre... Mon engagement actuel, c'est de partager sincèrement l'engagement des jeunes ».
L'œuvre d'Erri de Luca, qui est considéré comme l'une des plus importantes de la littérature italienne contemporaine, est largement traduite en français, surtout chez Rivages ; signalons notamment « Une fois, un jour », « Première heure », « Acide, arc-en-ciel », « Tu, mio », « Trois chevaux ». Si le napolitain est sa langue maternelle, il écrit en italien, la langue de son père et « la langue des livres ». « Mon style tient aussi à ce que je n'invente presque rien. je raconte ce que j'ai vu... De plus, ma mémoire est mauvaise, et je lui suis reconnaissant de me faire revenir les morceaux d'histoire qui font mes livres »...
Dans « Montedidio », le jeune narrateur est placé par son père, un misérable docker, comme apprenti chez un menuisier. Il va « grandir vite », autour de personnages pittoresques comme Maria, le double féminin, ou Rafaniello, le vieux cordonnier bossu, rescapé de la Shoah. Avec une idée fixe : faire voler ce qu'il appelle dans son langage d'enfant « un boumeran », cadeau de son père.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature