FAISANT SUITE au prix Nobel de médecine attribué en 2003 à Paul Lauterbur et Peter Mansfield pour leurs contributions au développement de l'IRM, l'article de Y. Gandon et coll., dans le « Lancet », donne un aperçu des applications futures de ce moyen, déclare Diego Martin (Atlanta) dans un commentaire. « En montrant la méthodologie pour évaluer la concentration en fer à l'intérieur du parenchyme hépatique, ces chercheurs présentent un papier qui va faire date », estime le commentateur.
Les chercheurs français sont partis du principe simple selon lequel le fer présent à l'intérieur des tissus est susceptible d'altérer le signal de résonance magnétique en modifiant l'environnement magnétique local à un niveau moléculaire. Ce qui peut entraîner un déphasage plus rapide des protons et une diminution de l'intensité du signal en T2.
Dans les maladies de surcharge en fer, le tissu hépatique est le premier touché, avant le muscle squelettique. Gandon et coll. ont réalisé une IRM (appareil à 1,5 tesla) du foie, avec des séquences GRE (« gradient-recalled-echo », plus sensibles que les séquences « spin-echo » pour des champs non homogènes), ainsi qu'une biopsie hépatique et musculaire chez 139 patients souffrant d'une surcharge modérée en fer.
Un algorithme.
La corrélation entre l'intensité du signal en T2 du foie et les concentrations en fer du foie et du muscle a été évaluée. Les médecins ont ensuite mis au point un algorithme permettant de calculer la résonance magnétique en fonction de la concentration en fer.
Les séquences T2 GRE présentent une sensibilité de 89 % et une spécificité de 80 %, avec un rapport concentration hépatique/musculaire inférieure à 0,88.
« Ce seuil nous a permis de détecter toutes les surcharges en fer cliniquement significatives, supérieures à 60 μmol/g (valeurs normales < 36 μmol/g). »
La méthodologie proposée paraît simple à appliquer et peu onéreuse, applicable à l'échelle de ce qui est nécessaire, compte tenu de la prévalence de l'hémochromatose génétique. Avec la possibilité d'analyser de plus grands volumes de foie que ce qui est obtenu par biopsie percutanée à l'aiguille, l'IRM pourraît être plus fiable que la biopsie lorsque les dépôts de fer sont inhomogènes, comme c'est le cas dans la cirrhose.
« The Lancet », vol. 363, 31 janvier 2004, pp. 357-361, et commentaires, p. 341.
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