L'IRM a marqué une avancée dans le domaine de l'imagerie médicale en offrant des images de grande qualité sans radiations ionisantes. Les produits de contraste classiques devenaient obsolètes, et, dans un premier temps, la qualité d'image obtenue semblait rendre superflu tout autre produit de contraste. Pourtant, l'arrivée il y a quinze ans du premier produit de contraste (PC) adapté à l'IRM, un ion paramagnétique, le gadolinium (Magnevist), ouvrait des perspectives diagnostiques plus larges.
Aujourd'hui, plus de quarante millions de patients ont pu en bénéficier. « On peut toujours réaliser une IRM sans produit de contraste, mais c'est moins bien », souligne le Pr H. Hricak (Etats-Unis).
On connaît la haute performance de l'IRM avec PC dans la détection des lésions du système nerveux central (utilisation pionnière), les lésions inflammatoires, les tumeurs (osseuses, du sein, du foie, etc.), les études dynamiques, les études de perfusion, etc. « Tous les organes peuvent en bénéficier », souligne J. Debatin (Allemagne). La rapidité des examens est soulignée (diagnostic d'AVC en quinze minutes, d'infarctus du myocarde en vingt minutes). La tolérance du produit est remarquable.
De nouvelles indications se sont développées tandis qu'apparaissaient des techniques d'injection rapide du produit avec des doses plus fortes, de nouvelles formulations (Magnevist entéral).
Endoscopies virtuelles
L'IRM avec Magnevist permet la réalisation d'« endoscopies virtuelles », évitant laparotomie, thoracotomie exploratoires, et biopsies dans un grand nombre de cas : bronchoscopie avec visualisation de tout l'arbre bronchique, colonoscopie, etc. Ces endoscopies virtuelles non invasives, sans radiations ionisantes, sans préparation et de brève durée, marquent une avancée considérable, estiment les experts.
Les angiographies par RM (ARM) avec PC permettent de visualiser tout l'arbre artériel, petites artérioles comprises. De nouveaux produits de contraste restant dans le compartiment sanguin apportent des avantages, souligne H. J. Weinmann (recherche Schering Allemagne), pour l'IRM cérébrale, l'ARM et les études cardiaques.
Des produits spécifiques d'organes
D'autres pistes sont en évaluation clinique pour la lymphographie et la détection de plaques athéromateuses.
De nouveaux produits encore sont spécifiques d'organes, ciblant par exemple les cellules de Kupfer hépatiques (détection précoce de tumeurs hépatiques), l'hépatocyte (lésions hépatiques, précisions sur l'état fonctionnel ou pathologique du foie).
Des produits issus de la biologie moléculaire pourraient voir le jour, permettant d'apprécier des mécanismes propres aux cellules pathologiques, notamment cancéreuses : apoptose, angiogenèse. Les techniques d'imagerie moléculaire pourraient notamment, souligne H.P. Niendorf (Allemagne), aider à la détection de tumeurs infracliniques dans une population à risque.
Berlin. Point presse en marge d'un symposium international, « L'IRM : de l'actualité au futur », organisé par Schering.
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