CÔTÉ FRANÇAIS, la comédie et le polar feront les affiches les plus populaires. La superproduction de l'année, signée Thomas Langman (producteur, scénariste et coréalisateur avec Frédéric Forrestier) arrive le 30 janvier et ne devrait pas avoir de mal à trouver le plus large public, puisqu'il s'agit d' «Astérix aux jeux Olympiques», avec une distribution pharaonique mêlant Clovis Cornillac, Gérard Depardieu, Alain Delon, Benoît Poelvoorde et Franck Dubosc (respectivement Astérix, Obélix, César, Brutus et Assurancetourix). Auréolé du succès de « Camping », Dubosc incarne aussi dans «Disco», de Fabien Onteniente (2 avril), un nommé Didier Travolta (suivez leur regard) qui veut relancer son groupe des années 1980 et prend des cours de danse avec une prof jouée par Emmanuelle Béart.
Autre comédie, à l'affiche dès le 16 janvier, «Enfin veuve», qu'Isabelle Mergault n'a pas eu de mal à tourner après le succès de « Je vous trouve très beau », qui réunit Michèle Laroque et Jacques Gamblin. On peut rire de la dépression, c'est en tout cas ce que montre Laurent Chouchan dans «Ça se soigne», le patient, un chef d'orchestre reconnu, étant interprété par Thierry Lhermitte (6 février). Alain Chabat et Daniel Auteuil sont «la Personne aux deux personnes» (l'un est la voix intérieure de l'autre), premier film de Bruno Lavaine et Nicolas Charlet, auteurs, entre autres, de l'adaptation française de la série britannique « The Office ». Le 9 avril, on retrouvera «les Randonneurs» de Philippe Harel, Géraldine Pailhas, Karin Viard, Benoît Poelvoorde, cette fois en vacances à Saint-Tropez. Action, polar et sourire avec Jean Reno et Jean Dujardin, réunis pour «Cash», une comédie policière d'Eric Besnard, avec aussi Alice Taglioni et Valeria Golino (23 avril).
Les polars ont plus que jamais la cote. Le 6 février, «les Liens du sang», de Jacques Maillot, met en scène deux frères, l'un flic, l'autre truand, incarnés par Guillaume Canet et François Cluzet. Après « 36 Quai des orfèvres », Olivier Marchal fait de nouveau de Daniel Auteuil un flic, qui enquête sur un tueur en série : «MR 73» est annoncé pour le 26 mars. Dans «le Nouveau Protocole», de Thomas Vincent, Clovis Cornillac est un père qui cherche à percer le mystère de la mort de son fils (19 mars). Français ou américain ? Bertrand Tavernier a tourné en Louisiane et en anglais, avec Tomy Lee Jones, «Dans la brume électrique» (26 mars). Robert Guédiguian aussi s'est mis au policier, avec «Lady Jane» (9 avril), qui fait d'Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darrousin et Gérard Meylan des ex- braqueurs au grand coeur entraînés dans un drame. Tandis que Pascal Bonitzer adapte la décidément très à la mode Agatha Christie, avec «le Grand Alibi» (30 avril), joué par Miou-Miou, Lambert Wilson et Valeria Bruni-Tedeschi.
D'autres films sont inclassables et c'est tant mieux. «Survivre avec les loups», de Véra Belmont, évoque l'histoire vraie de Misha Defonseca qui, quand elle avait 8 ans, a parcouru l'Europe nazie, de la Belgique à l'Ukraine, à la recherche de ses parents déportés et a survécu en vivant au milieu des loups (16 janvier). Avec «Paris» (20 février), Cédric Klapisch fait de son acteur alter ego, Romain Duris, un malade condamné qui regarde vivre les autres – et ce n'est pas toujours triste –, entouré de Juliette Binoche, Fabrice Luchini, François Cluzet, Albert Dupontel. Juliette Binoche que l'on retrouvera le 12 mars dans «l'Heure d'été» (12 mars), avec Charles Berling, Jérémie Renier (une soeur et deux frères doivent abandonner la maison de famille après la mort de leur mère). L'écrivain Philippe Claudel s'est fait réalisateur pour «Il y a longtemps que je t'aime», avec Kristin Scott Thomas (19 mars). Les frères Podalydès, Bruno à la réalisation, Denis comme acteur, reviennent avec «Bancs publics (Versailles rive droite)» (11 juin), dont la riche distribution comprend notamment Pierre Arditi, Sabine Azéma, Claude Rich, Olivier Gourmet, Mathieu Malric, Jean-Pierre Marielle.
Le retour des héros.
L'année américaine commence bien, avec aujourd'hui la sortie de «In the Wild», signé par le futur président du jury du festival de Cannes, Sean Penn. L'histoire vraie, tournée entièrement en décors naturels, d'un jeune Américain en quête de solitude absolue, jusqu'en Alaska. Sortie aujourd'hui également de l'un des favoris pour les oscars – anglais et pas américain – «Reviens-moi», d'après « Expiation » de Ian McEwan, une romance pendant la Seconde Guerre mondiale signée par le réalisateur d'« Orgueil et Préjugés », Joe Wright, avec la même actrice, Keira Knightley. Le film anglais sera en compétition pour les statuettes, décernées le 24 février, avec les productions américaines telles que «la Guerre selon Charlie Wilson», de Mike Nichols (16 janvier), une satire politique dans laquelle Tom Hanks interprète un parlementaire texan ambigu au côté de Julia Roberts. Tim Burton a choisi d'adapter une comédie musicale de Broadway, signée Steven Sondheim, «Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street», avec son comédien préféré, Johnny Depp (23 janvier). Le même jour arrive enfin le dernier film des frères Coen, présenté à Cannes, «No Country for Old Men».
Pour l'aventure, on retrouvera des héros familiers. L'archéologue Benjamin Gates, dans «le Livre des secrets», qui a pour point de départ un mystère autour de l'assassinat du président Lincoln (6 février). Rambo-Stallone, qui, dans «John Rambo», part au secours d'une équipe humanitaire en danger dans la jungle du côté de la frontière thaïlando-birmane. Et bien sûr Indiana Jones, dans «le Royaume du crâne de cristal», signé Spielberg, dans lequel le héros est cette fois accompagné d'un fils, joué par Shia LaBeouf (21 mai).
Le réalisateur du « Jour d'après », Roland Emmerich, signe «10000», une superproduction qui ambitionne de plonger le spectateur au coeur de la préhistoire.
Et aussi, «Juno», comédie signée Jason Reitman (« Thank you for Smoking ») sur une adolescente enceinte qui cherche des parents adoptifs pour son bébé, grand succès du cinéma indépendant aux Etats-Unis.
S'ils dominent les écrans, les films français et américains ne résument pas, heureusement, l'actualité cinématographique. On pourra découvrir dès aujourd'hui «l'Ile», du Russe Pavel Lounguine, qui aborde les thèmes de la rédemption et du pardon à travers le parcours d'un homme retiré sur une île dans un monastère orthodoxe. Le 16 janvier arrive « Quatre minutes», de Chris Kraus, élu meilleur film allemand 2007 : comment une jeune détenue se réinsère grâce à la musique classique ou «la rencontre de Nikita et d'Amadeus», selon Luc Besson, qui le distribue en France. Le même jour, on pourra découvrir le lion d'or du dernier festival de Venise, «Lust, Caution», de Ang Lee, une histoire d'espionnage et de sexe dans le Shanghai des années 1940. Le 30 janvier, on retrouvera la verve burlesque, excentrique et musicale d'Emir Kusturica dans «Promets-moi». De l'épouvante avec «l'Orphelinat», de Juan Antonio Bayona (5 mars), choisi pour représenter l'Espagne dans la course aux oscars. L'Allemagne, encore, avec «Mon Führer», une comédie, mais oui, sur Hitler, signée Dany Levy (12 mars). Juliette Binoche, encore elle, incarne dans «Désengagement», d'Amos Gitaï (2 avril), une femme qui retourne en Israël pour y retrouver sa fille, née une vingtaine d'années auparavant.
Le programme est riche. Trop riche peut-être quantitativement, pour que chaque film ait sa chance de trouver son public. Espérons que cette année les distributeurs seront moins pressés de changer leurs affiches.
Le cinéma et la Shoah
Comment évoquer la Shoah au cinéma ? Peu de cinéastes s'y sont risqués, en faisant rarement consensus. A l'occasion de la parution, aux éditions des Cahiers du cinéma, de l'ouvrage collectif « Le cinéma et la Shoah » (400 pages, 39 euros), la Cinémathèque propose du 9 janvier au 2 mars une programmation sur ce thème, conçue par Jean-Michel Frodon et Jacques Mandelbaum. De « Zelig » à « Shoah », l'oeuvre monumentale de Claude Lanzmann (1985), elle associe des films ayant une relation directe avec le génocide des juifs et d'autres où peuvent se lire ses effets dans l'écriture cinématographique. C'est ainsi que « le Dictateur », de Chaplin, voisine avec « les Noces de Dieu », de Monteiro, ou que « To be or not to be », de Lubitsch, est présenté juste avant « le Limier », de Mankiewicz. Des rapprochements passionnants, comme aussi « le Criminel », de Welles, et « S-21, la machine de mort khmère rouge », de Rithy Pan, ou encore « Shtetl », de Marzinsky, et « la Sentinelle », de Desplechin. Deux tables rondes sont aussi proposées le 12 janvier : « Un vivant qui parle, Claude Lanzmann », autour de Lanzmann lui-même, et « le Cinéma à l'épreuve de l'horreur ».
Tél. 01.71.19.33.66, www.cinematheque.fr.
Le rire sur les hauteurs
Les heureux participants au 11e Festival international du film de l'Alpe-d'Huez, du 15 au 20 janvier, auront la primeur de quelques comédies attendues, comme « Ça se soigne » (en ouverture), « Disco » (en clôture), « Bienvenue chez les ch'tis », de et avec Dany Boon (compétition), « Juno » (en compétition). Le jury sera présidé par Fabrice Luchini, entouré de Thierry Frémont, Gilles Lellouche, Mélanie Laurent, Julie Ferrier. Claude Zidi, Emmanuelle Béart, Fabien Onteniente, Miou-Miou, Omar et Fred, Pef, Stéphane Rousseau, Thierry Lhermitte, entre autres, viendront faire un tour au festival.
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