Les Chinois ont tout inventé, ou presque. Rien d'étonnant à ce qu'on leur attribue la création de l'ancêtre de la brosse à dents, au XVe siècle : des poils de sanglier fixés à un bambou ou à un os. L'objet est rapporté en Europe et les dentistes français, les plus avancés en matière d'hygiène, plaident pour son usage aux XVIIe et XVIIIe. Mais il faudra attendre la fin des années quatre-vingt-dix et l'invention du nylon pour que naisse une brosse à dents guère différente de celles que nous connaissons aujourd'hui.
C'est l'invention dont les Américains ne sauraient se passer. Invités à choisir dans une liste de cinq l'invention sans laquelle ils ne pourraient pas vivre, pour l'enquête annuelle sur l'innovation technologique Lemelson-MIT (Massachusetts Institute of Technology), 34 % des adolescents et 42 % des adultes citent en premier la brosse à dents, devant l'automobile (31 et 37 % des choix). Suivent, pour les jeunes, l'ordinateur (16 %), le téléphone cellulaire (10%) et le four à micro-ondes (7%) et, chez les adultes, les trois à égalité, avec 6 % des suffrages chacun.
Reconnaître l'importance de la brosse à dents, c'est bien ; s'en servir quotidiennement, c'est mieux. Or les chiffres français montrent une sous-utilisation. Alors qu'il faut changer de brosse à dents tous les trois mois, nos compatriotes (pas nous, bien sûr) n'en achètent en moyenne que 1,3 par an, contre 5 pour les Japonais et près de 3 pour les Américains. Et pourtant, tout est fait pour séduire l'acheteur, couleurs (le bleu aurait la préférence), formes (le design a fait son entrée avec la brosse conçue par Philippe Starck), matières (plus ou moins souples), ergonomie (manche antidérapant...), intensité (les brosses électriques), kits divers.
Les risques d'une mauvaise hygiène
Ce ne sont pas non plus les campagnes qui manquent pour informer de l'importance de l'hygiène bucco-dentaire. Elles visent en premier lieu les enfants, pour lutter contre les caries, troisième fléau mondial, selon l'OMS.
Quant aux adultes, ils ne devraient pas ignorer les conséquences parfois graves d'une mauvaise hygiène bucco-dentaire. Via les maladies parodontales, qui touchent entre 10 et 30% de la population et augmentent avec l'âge, elle peut favoriser pneumopathies, endocardites et maladies coronaires. La parodontite peut aussi aggraver un diabète mal équilibré et est un facteur de risque de prématurité et d'hypotrophie foetale.
Alors, il faut suivre les 31 % de Français qui se lavent les dents trois fois par jour (dont 5 % après chaque ingestion d'aliments). Avec une brosse. C'est tout de même plus pratique que les petites branches dont, paraît-il, les Egyptiens se servaient, sans parler des esclaves spéciaux auxquels certains Romains confiaient cette importante tâche.
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