L’INTERNE dans le miroir cathodique. « Vocation médecin » affiche une ambition : montrer la « vraie vie », le « vrai quotidien des internes ». « L’hôpital ne marcherait pas sans eux. Et pourtant, quand ils nous prennent en charge aux urgences, on ne peut s’empêcher de se demander qui ils sont : des étudiants, des médecins ...? », expose Karine Le Marchand, animatrice vedette de « L’Amour est dans le pré ».
Pour mieux les faire connaître du grand public, les caméras de M6 ont suivi 8 internes, de 26 à 33 ans, dans les hôpitaux lyonnais (Édouard Herriot, Pradel et Mère-Enfant) mais aussi dans leur vie privée. Sous-entendu : médecin ne serait pas un métier comme les autres mais une vocation qui colore chaque minute de cette jeunesse passionnée.
Maude a 26 ans, dont 6 passés à apprendre par cœur des cours théoriques. C’est son premier jour aux urgences médicales. Mal assurée mais consciencieuse, elle découvre sa tenue, la médecin senior qui l’encadre et ses patients. Timidement, elle savoure ses nouvelles prérogatives - on l’autorise rapidement à délivrer des prescriptions - en même temps qu’elle se confronte à d’inédites angoisses : comment annoncer un diagnostic grave à un patient et sa famille ?
Fidji, 29 ans, termine son internat dans le même service. Il n’a plus besoin d’un supérieur pour l’encadrer. « Quand j’arrive le matin, je sais que je vais vivre de belles aventures, j’ai l’impression d’être au cœur de la vie, on est toujours médecin », explique-t-il. Après quatre ans de pratique, il sait faire la part des choses et a appris à regarder la mort d’un œil distant et serein.
Instants de complicité.
Les internes se sont prêtés au jeu et ont ouvert les portes de leur intimité. Silvère, 26 ans, tient à sa vie sportive à côté de la médecine. Il déjeune tous les dimanches chez ses parents, non médecins. Des instants qu’il ne s’est pas autorisé à accorder à ses proches en première année. « Je culpabilisais de ne pas travailler, même si cela ne rend pas si heureux ».
On se glisse aussi dans le creux de leurs nuits pour découvrir des instants éphémères de complicité, lorsque les jeunes médecins poussent les tables dans le couloir pour un repas improvisé au cours de la 21e heure de garde. Pendant ces astreintes éprouvantes, où ils affrontent la douleur et parfois la colère des patients, les internes sauvent au moins une vie : « la leur », comme le résume avec humour Étienne, 28 ans, interne en réanimation.
« Je ne me sens pas trahi, c’est une belle photo de notre quotidien », explique Silvère, plus d’un an après le tournage.Le jeune homme, devenu généraliste, espère que « Vocation médecin » fera comprendre que les médecins « sont des êtres humains, et pas un service sur lequel on peut se décharger ».
* Vocation médecin, 20h50, sur M6, jeudi 14 février, en 2 volets.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature