ENCORE UN TRAVAIL qui prouve tout l'intérêt de la vaccination contre la grippe chez les patients traités pour coronaropathie.
L'équipe du Dr Andrzej Ciszewiski (Varsovie) a mis en place une étude en double aveugle contre placebo chez 658 patients (477 hommes, âgés en moyenne de 59,9 ans) traités de façon optimale pour leur atteinte coronarienne par aspirine, statines, IEC et bêtabloquants : 325 ont reçu le vaccin et 333 du placebo. Les sujets inclus ont été suivis en moyenne pendant 298 jours.
Globalement, le taux de décès d'origine cardio-vasculaire au cours du suivi s'est établi à 0,63 % dans le groupe vaccination, contre 0,76 % dans le groupe contrôle. L'incidence des événements cardio-vasculaires graves (MACE : décès d'origine cardio-vasculaire, infarctus du myocarde, nécessité d'un geste de revascularisation) était respectivement de 3 %, contre 5,87 % (baisse de près de 50 %). Et celle des événements ischémiques coronariens (MACE ou hospitalisation pour infarctus du myocarde) s'est établie à 6,02 %, contre 9,97 %.
Différents mécanismes.
L'effet protecteur de la vaccination pourrait s'expliquer par différents mécanismes. L'infection s'associe à une augmentation de la température, à une tachycardie et à une déshydratation relative. Or ces trois phénomènes, qui se conjuguent, augmentent le travail du coeur et peuvent donc être, eux-mêmes, à l'origine d'une complication. En outre, la présence du virus influenza se traduit par une perte des propriétés anti-inflammatoires de l'HDL cholestérol, par une infiltration par des macrophages de la paroi artérielle, une prolifération des cellules musculaires lisses, un dépôt fibrinaire, une agrégation plaquettaire et une majoration du risque thrombotique. Enfin, il est possible qu'existe une réactivité croisée entre les antigènes viraux et la plaque d'athérome qui conduise à une déstabilisation.
Les auteurs soulignent que cette étude pourrait avoir été limitée par la taille de l'échantillon de patients inclus qui n'a pas permis de détecter de différence significative de mortalité d'origine cardio-vasculaire, à l'inverse d'autres études déjà publiées. Ils posent aussi la question de l'effet direct du vaccin sur le risque de resténose, puisque 30 % des patients environ ont été inclus dans les suites immédiates de la mise en place d'un stent. Dans la mesure où les patients qui avaient reçu une angioplastie n'étaient inclus que si leur score NYHA était de I ou II, il semblerait que ces patients aient un risque particulièrement peu élevé d'événements cardio-vasculaires dans l'année qui a suivi l'inclusion.
« Eur Heart J » 2008 ; 29 : 1350-8.
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