« CETTE étude montre que le pneumocoque a un rôle majeur dans le développement des pneumonies associées aux virus pathogènes et, à l'inverse, que ces virus contribuent à la pathogénie des pneumonies bactériennes », indiquent les auteurs d'un travail paru dans « Nature Medicine ». Elle montre aussi que le vaccin conjugué anti-pneumococcique non seulement empêche les pneumonies invasives diagnostiquées radiologiquement, mais aussi diminue les pneumopathies de toutes causes diagnostiquées cliniquement. Enfin, elle fait souligner l'intérêt limité des hémocultures pour identifier cette association virus-bactérie.
Cela fait longtemps que l'on soupçonne que bactéries et virus agissent en co-pathogènes dans l'étiologie des pneumonies. Ainsi, des études écologiques ont montré en 1918 et en 1957 des associations entre les pics de survenue de la grippe et de pneumopathies bactériennes.
On sait que le vaccin conjugué anti-pneumococcique 9-valent prévient 85-97 % des atteintes pulmonaires invasives dues à l'un des sérotypes entrant dans sa composition.
Cette notion a été utilisée par Shabir Madhi et coll. (« The Vaccine Trialist Group », Atlanta) pour l'évaluation du rôle du pneumocoque dans l'étiologie des pneumonies virales, dans une étude en double aveugle chez 37 107 enfants hospitalisés, immunisés par le vaccin anti-pneumococcique 9-valent ou non, mais dénués d'infection par le VIH. On observe dans le groupe immunisé une réduction de 31 % des pneumonies associées à un quelconque des 7 virus respiratoires testés.
« La démonstration d'une réduction des pneumonies associées à des virus courants tels que le VRS, le virus influenza A et les virus para-influenza de types 1 à 3, suggère que la plupart des pneumonies associées à ces virus à l'hôpital sont dues à des infections bactériennes concurrentes. » Bien que le vaccin anti-pneumococcique 9-valent fournit une couverture contre 87 % des sérogroupes de pneumocoques (résultats d'une étude communautaire), il ne faut pas s'attendre à ce qu'il protège contre d'autres pathogènes bactériens comme le staphylocoque doré, avertissent les auteurs.
« Nature Medicine », publication en ligne le 11 juillet 2004.
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