LE VIRUS de la grippe, qui mute facilement, peut, selon les années, déclencher des phases épidémiques d'importance plus ou moins variable. Le vaccin contre cette affection saisonnière est efficace à 70 %, mais la réponse est variable du fait de l'adaptation de la souche virale, de l'adaptation selon le terrain : âge, pathologies associées, médication, vaccination antérieure... Du fait des mutations antigéniques, douze modifications de souches ont été recommandées depuis 1997-1998.
Les seniors de plus de 65 ans représentent la première cible de cette vaccination, en permettant de réduire significativement la morbi-mortalité associée à la grippe dans cette tranche d'âge. Néanmoins, si la couverture vaccinale est bonne chez les plus de 75 ans (plus de 75 %), elle continue de rester insuffisante chez les jeunes seniors (55 % chez les 65-69 ans). Mais les seniors n'ont pas le monopole des complications de la grippe et il est important d'insister sur la nécessité de mieux vacciner les personnes de 65 ans prises en charge à 100 % pour une affection de longue durée (ALD) : diabète, affection cardiaque, insuffisance respiratoire chronique grave, accident vasculaire cérébral invalidant, affections neurologiques et musculaires graves, déficit immunitaire, néphropathie chronique, hémoglobinopathies, mucoviscidose.
L'asthme.
Depuis cette année, l'asthme a été ajouté à cette liste et, désormais, le vaccin contre la grippe est remboursé à 100 % chez les asthmatiques. La vaccination contre la grippe est également vivement recommandée pour les soignants et les professionnels du voyage. La relation est linéaire entre le taux des anticorps et la qualité de la protection. Chez les sujets âgés, le taux d'anticorps est plus bas, donnant une réponse imparfaite. Cette réponse imparfaite doit être améliorée par de nouvelles techniques qui permettent d'améliorer l'immunogénicité.
La voie actuellement la plus étudiée et qui permet d'augmenter l'immunogénicité est l'utilisation d'un adjuvant. Ces adjuvants sont de plus en plus nombreux et font l'objet de travaux de recherche. Deux d'entre eux sont couramment utilisés : les dérivés d'aluminium et, plus récemment, le squalène associé au polysorbate. Les adjuvants présentent non seulement l'intérêt d'augmenter l'immunogénicité mais, en cas de pandémie, ils permettent également de répondre à un besoin plus important sans avoir à augmenter les capacités de production.
Le squalène, un adjuvant pour doper la réponse immunitaire.
Mis sur le marché en France depuis 2004, le vaccin Gripguard (Novartis) contient un adjuvant, le squalène, qui vise à « doper » la réponse immunitaire. Les indications thérapeutiques de Gripguard sont l'immunisation active contre la grippe chez les personnes âgées (65 ans ou plus) et particulièrement celles à risque de complications associées (par exemple, chez des sujets souffrant de maladies chroniques, telles que le diabète, ou de maladies cardio-vasculaires et respiratoires). Dans ces indications, le vaccin est remboursé à 100 % par l'assurance-maladie.
Entretiens de Bichat. D'après les communications de F. Bricaire (Paris) et D. Camus (Lille) lors d'une table ronde organisée avec le soutien de Novartis Vaccines and Diagnostics.
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