Etude clinique indépendante de phase III, randomisée en double aveugle contre placebo, BIG 1-98 (Breast International Group) a inclus 8 000 patientes ménopausées atteintes de cancer du sein à un stade précoce. Conduite dans 27 pays, elle comporte à la fois une comparaison directe du létrozole (Fémara) et du tamoxifène, administrés pendant les cinq premières années suivant la chirurgie du sein, ainsi que l'administration séquentielle des deux traitements. Les patientes ont été randomisées dans les quatre bras suivants : tamoxifène pendant cinq ans, Fémara pendant cinq ans, tamoxifène pendant deux ans suivi de Fémara pendant trois ans, et Fémara pendant deux ans suivi de tamoxifène pendant trois ans.
Les bras séquentiels pour 2008.
Les résultats des bras séquentiels sont attendus pour 2008 et cette étude devrait permettre de déterminer quelle stratégie thérapeutique, de la monothérapie ou du traitement séquentiel, est la plus efficace et, s'il s'agit du traitement séquentiel, quelle séquence donne les meilleurs résultats. A ce jour, les résultats obtenus après une durée médiane de suivie de vingt-six mois, montrent que l'utilisation de Fémara en traitement adjuvant chez ces femmes ménopausées à un stade précoce entraîne une diminution significative de 19 % du risque de récidives (p = 0,003) par rapport au tamoxifène. Ce bénéfice en termes de survie sans maladie est particulièrement important chez les patientes à haut risque de récidives (envahissement ganglionnaire au moment du diagnostic) et chez les patientes ayant reçu une chimiothérapie préalablement à l'hormonothérapie. Dans ces sous-groupes, la réduction du risque de récidives est respectivement de 29 et 30 %. Pour toutes les patientes de l'étude, Fémara réduit le risque de dissémination métastatique de 27 % par rapport au tamoxifène (p = 0,0012). Par ailleurs, une réduction statistiquement significative de 17 % (p = 0,017) du risque de maladie systémique a été montrée. Une diminution non statistiquement significative de 14 % (p = 0,15) du risque de décès, en faveur de Fémara, a été observée. Sur la base de ces données, Novartis envisageait de déposer des demandes d'enregistrement pour l'utilisation de Fémara en traitement adjuvant.
La prolongation du traitement adjuvant.
Par ailleurs, le 14 mars 2005, Fémara a obtenu une extension d'indication pour la prolongation du traitement adjuvant du cancer du sein à un stade précoce chez la femme ménopausée ayant préalablement reçu un traitement adjuvant standard par tamoxifène pendant cinq ans. Cette extension d'indication repose sur les données de l'étude indépendante internationale MA-17 qui a montré que Fémara, administré pendant une durée médiane de vingt-huit mois après un traitement de cinq ans par tamoxifène, réduisait de 42 % le risque de récidive du cancer par rapport au placebo (p = 0,00003). Le bénéfice statistiquement significatif en termes de survie sans progression en faveur de Fémara a été observé quel que soit le statut ganglionnaire. En outre, Fémara a permis de réduire le risque de dissémination métastatique de 39 % (p = 0,003). Ce traitement a également permis d'allonger la durée de survie globale des patientes présentant un envahissement ganglionnaire au moment du diagnostic (HR : 0,61 ; IC95 % : 0,38-0,97 ; p = 0,035). Coordonnée par le groupe des essais cliniques de l'Institut national du cancer du Canada, et soutenue par Novartis, l'étude MA-17 est une étude de phase III, randomisée, en double aveugle, contrôlée contre placebo, menée chez plus de 5 100 femmes ménopausées atteintes d'un cancer du sein à un stade précoce. Dès l'analyse intermédiaire, les résultats de cette étude ont été positifs et ont conduit le comité indépendant de suivi des données de sécurité et les investigateurs à demander la levée de l'aveugle afin que les patientes sous placebo puissent se voir offrir la possibilité de recevoir un traitement par FÉmara. Dans le cadre de cette étude, les effets secondaires ont été plus importants dans le groupe Fémara : bouffées de chaleur (50,7 % vs 44,3 %), arthralgies/arthrite (28,5 % vs 23,2 %), myalgies (10,2 % vs 7,0 %) ; la majorité de ces effets secondaires ont été observés au cours de la première année de traitement. L'incidence de l'ostéoporose et de fractures osseuses a été plus importante mais non significative chez les patientes qui recevaient Fémara comparativement aux patientes sous placebo (respectivement 7,5 % vs 6,3 % et 6,7 % vs 5,9 %). Les résultats de l'étude ancillaire sur le profil lipidique (347 patientes) n'ont pas montré de différence significative entre les groupes Fémara et placebo.
Conférence de presse organisé par Novartis Pharma à laquelle participaient P. Barrois (directeur de l'unité oncologie, Novartis Pharma), ainsi que les Drs A. Mathieu-Boué (directeur médical oncologie, Novartis Pharma) et A. Monnier (chef du service d'oncologie médicale et radiothérapie, centre André-Boulloche, Montbéliard).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature