Congrès hebdo
L'hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) est associée à une surmortalité et à une surmorbidité très importantes. Un atelier parrainé par Euthérapie était destiné à présenter l'intérêt du dépistage de l'HVG en cas d'HTA, puisqu'elle concerne un hypertendu sur deux et que c'est le facteur de risque cardio-vasculaire le plus puissant après l'âge. Après un rappel de physiopathologie et des déterminants de l'HVG (pression artérielle, facteurs hormonaux et de croissance), les pathologies associées étaient évoquées : cardiaques, directement liées à l'HVG (insuffisance cardiaque, insuffisance coronarienne, troubles du rythme) et vasculaires, notamment cérébrales avec un risque accru d'hémorragies cérébrales, d'AVC, et d'artériopathie des membres inférieurs.
Un cas clinique concernant un patient hypertendu symptomatique a permis d'apprendre à dépister l'HVG par l'ECG et surtout par l'échographie cardiaque. Celle-ci devrait être prescrite chez la plupart des hypertendus dans le cadre du bilan initial de dépistage et de façon systématique chez tous ceux présentant une complication ou une HTA sévère. On précisait ensuite les limites et les difficultés de la détermination de cette masse ventriculaire du fait d'un certain nombre de biais liés à la morphologie du patient, à son échogénicité et de particularités anatomiques cardiaques. De plus, il ne faut pas inclure certaines structures dans la mesure de l'épaisseur des parois myocardiques, qui peuvent prêter à confusion : les éléments de l'appareil sous-valvulaire mitral ou tricuspidien et les faux tendons intraventriculaires gauches qui peuvent conduire à surestimer la masse ventriculaire gauche. Les mesures doivent donc être faites avec rigueur. La présence d'une HVG augmente le risque cardio-vasculaire et nécessite une prise en charge accrue à la fois de l'HTA et des autres facteurs de risque associés : surcharge pondérale, consommation d'alcool et de tabac, hypercholestérolémie. Tous les médicaments antihypertenseurs ou presque ont démontré, dans des études critiquables, qu'ils pouvaient faire régresser l'HVG. Un travail italien, publié en 1998, a montré que parmi des patients suivis pendant dix ans ceux dont l'HVG avait régressé avaient un taux de survie de 95 % contre 60 % chez ceux dont l'HVG était stable. L'étude Live*, réalisée avec une méthodologie rigoureuse, a comparé l'énalapril à l'indapamide LP et a permis de démontrer une régression de l'HVG plus importante avec l'indapamide LP (20 mg) qu'avec l'énalapril (1,5 mg) après un an de suivi. Il reste un élément à démontrer : l'amélioration du pronostic associée à la régression de l'HVG sous ce traitement antihypertenseur.
Ateliers de cardiologie organisés par Euthérapie et animés par le Dr Le Tourneau (Lille).
* Regression of left ventricular hypertrophy in hypertensive patients treated with indapamide SR 1,5 mg versus enalapril 20 mg : the Live study « Journal of Hypertension » 2000, 18 : 1465-75.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature