DE NOTRE CORRESPONDANTE
HASARD du calendrier ? Le 2 septembre, la ministre de la Santé indiquait vouloir donner une reconnaissance légale à l'éducation thérapeutique. Quelques jours plus tard, à Lyon, le Pr Jean-Paul Riou, promoteur de DIALOGS, présentait les premiers résultats du suivi de 477 patients au sein du réseau. De bons résultats, en l'occurrence. Lancé à la fin 2003, DIALOGS n'a vraiment démarré qu'en 2004 en raison d'un dossier patient informatisé qui n'a pas été immédiatement opérationnel. Ce fut d'ailleurs un démarrage poussif puisque, en 2006, le réseau ne comptait que 200 patients alors que l'union régionale des caisses d'assurance-maladie (URCAM), qui le finance à hauteur de 95 %, avait mis la barre à 300. «Le premier péché originel a été d'avoir voulu étendre ce réseau sur une surface géographique trop importante, à savoir tout le Rhône, une partie de l'Ain et de l'Isère, et le second, d'avoir inclus tous les types de diabète», analysait alors Pierre Sérusclat, endocrinologue libéral et membre du bureau. DIALOGS, qui dispose d'un budget de 350 000 euros annuels, dont 5 % proviennent de l'industrie pharmaceutique, a visiblement levé, depuis, ces obstacles : au 31 décembre 2007, 477 patients pouvaient être étudiés afin d'évaluer le fonctionnement et la pertinence du réseau, même si les promoteurs admettent que certains patients inscrits ne suivent pas l'ensemble des démarches d'éducation thérapeutique proposée. Les patients adhérents étaient âgés en moyenne de 59 ans, avec une durée moyenne d'évolution du diabète de 9,5 ans, et présentaient un équilibre glycémique «franchement supérieur aux objectifs des recommandations de la Haute Autorité de santé». Les facteurs de risque cardio-vasculaire étaient importants, avec un IMC moyen de 31 à l'entrée, un tour de taille à risque et une activité de type sédentaire.
À un an de suivi, on constate une diminution de l'IMC et du tour de taille, une reprise de l'activité physique et une amélioration des paramètres biologiques (LDL cholestérol et HbA1c). Les patients, de leur côté, se disent très satisfaits de cette prise en charge et les généralistes impliqués confirment «combien cette approche permet de prendre du temps pour faire de l'éducation thérapeutique», fait observer le Dr Alain Moreau, pour qui il est important que ce temps-là, aussi, soit rémunéré.
«La poursuite de l'étude de cette nouvelle approche thérapeutique du diabète de type2 doit permettre, dans les années à venir, de démontrer formellement une diminution de la mortalité et de la morbidité liées au diabète», espère le Dr Christine Martin, endocrinologue du réseau. De son côté, le Pr Riou (hôpital Edouard-Herriot) ne manque pas de souligner l'indigence de l'évaluation des prises en charge hospitalières du diabète. DIALOGS, qui rappelle avoir dû se battre, notamment pour obtenir la gratuité des consultations de podologie, affiche donc aujourd'hui une certaine satisfaction. Pour des raisons de coût, l'URCAM lui a toutefois demandé de limiter les inclusions de patients. En outre, le réseau est astreint à établir un rapport d'activité et d'autoévaluation tous les six mois.
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