L’ETUDE TEMPO (1) avait déjà montré que l’association méthotrexate-d’étanercept (Enbrel), récepteur soluble du TNF alpha, avait, dans la polyarthrite rhumatoïde, une efficacité supérieure à celle d’une monothérapie par l’une ou l’autre de ces molécules. Ces meilleurs résultats concernaient aussi bien les paramètres cliniques que les critères radiographiques (voir encadré).
Cet essai a été poursuivi en ouvert pendant une année supplémentaire. Lors de cette phase d’extension, tous les patients (n = 227) ont reçu, cette fois, 25 mg d’étanercept deux fois par semaine par voie sous-cutanée et jusqu’à 20 mg de méthotrexate peros par semaine. Il s’agissait de 55 malades qui avaient été traités par méthotrexate seul pendant les trois années précédentes (groupe M + E), de 76 patients qui avaient reçu auparavant l’étanercept en monothérapie (groupe E + M) et, enfin, de 96 rhumatisants qui avaient d’emblée bénéficié de l’association (groupe E + M).
L’efficacité a été évaluée en utilisant les scores d’activité de la maladie DAS (Disease Activity Score) et DAS28.
Une faible activité de la maladie.
Au début de cette quatrième année, les scores moyens du groupe E + M témoignaient d’une faible activité de la maladie : ils étaient significativement plus bas que dans les deux autres groupes (où l’activité était faible à modérée). Chez les patients qui ont continué à recevoir l’association thérapeutique, cette faible activité de la maladie s’est maintenue pendant les cinquante-deux semaines suivantes. Dans les deux autres groupes étudiés, l’adjonction d’une deuxième molécule a entraîné une baisse d’activité supplémentaire, l’effet ayant été supérieur dans le groupe où l’étanercept a été ajouté au méthotrexate. Ainsi, trois patients sur quatre ont été améliorés lorsque Enbrel a été ajouté au traitement standard par méthotrexate.
Le score DAS28 du groupe ayant reçu l’association pendant quatre ans était néanmoins significativement plus bas que celui des malades traités pendant les trois premières années par l’étanercept seul : 2,9 versus 3,4, p < 0,05. Les pourcentages respectifs de rémission (DAS < 1,6) étaient de 50 % dans le groupe E + M ; de 41,8 % dans le groupe M + E et de 38,2 % dans le groupe E + M.
D’après la communication de D. Van der Heijde et coll. et un communiqué de presse des Laboratoires Wyeth. Congrès de European League Against Rheumatism (Eular), Amsterdam.
(1) Trial of Etanercept and Methotrexate with radiographic Patients Outcomes.
Tempo : une étude sur trois ans
L’étude Tempo avait pour objectif d’évaluer l’efficacité et la tolérance de l’association étanercept-méthotrexate par rapport à une monothérapie, soit par étanercept, soit par méthotrexate, chez des malades ayant une polyarthrite rhumatoïde active, insuffisamment contrôlée par un traitement de fond autre que le méthotrexate.
Au total, 686 patients ont été tirés au sort pour recevoir chacun des options thérapeutiques pendant trois ans. A ce terme, une absence de progression radiologique, définie par une variation du score total de Sharp ≤ 0,5, a été constatée chez 76 % des patients ayant reçu l’association versus 51 % sous méthotrexate seul et 61 % dans le groupe étanercept.
Chez près d’un patient sur deux, une amélioration de 70 % des critères ACR (American College of Rheumatology) d’activité de la maladie a été mise en évidence avec la bithérapie, alors que cela n’a été le cas que pour 22 % des patients traités par méthotrexate seul et 24 % de ceux uniquement sous Enbrel. Quatre patients sur dix ayant reçu l’association étaient, à trois ans, en rémission complète (DAS < 1,6) contre respectivement 19 et 21 % dans les deux autres groupes.
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