L'étude RISC, en cours, a pour objectif d'analyser les composants du risque cardiométabolique. Les premiers résultats, après trois ans de suivi, viennent d'être rendus publics.
EN 2001, le groupe européen pour l'étude de l'insuline (EGIR) a reconnu la nécessité de réaliser une étude prospective afin de savoir si l'insulinorésistance est un facteur de risque cardio-vasculaire indépendant. Pour cela, ils ont mis en place l'étude RISC (Relationship between Insulin Sensitivity and Cardiovascular disease) afin de déterminer le risque cardiométabolique lié à l'insulinorésistance. Le risque cardiométabolique désigne le risque global de développer un diabète de type 2 et/ou une maladie cardio-vasculaire. Parmi les facteurs de risque cardiométabolique sont regroupés des facteurs de risque « classiques », comme le taux de LDL cholestérol, l'hypertension artérielle et l'hyperglycémie. Mais ils comportent également des facteurs de risque émergents, associés à l'obésité abdominale, en particulier à la graisse intra-abdominale, comme la résistance à l'insuline, le taux de HDL cholestérol, l'hypertriglycéridémie et les marqueurs de l'inflammation comme l'adiponectine et la protéine réactive C.
Une étude, trois objectifs.
Le deuxième objectif de l'étude RISC est de déterminer les facteurs génétiques et environnementaux associés au risque cardiométabolique. Le troisième, enfin, est la mise au point d'une méthode simple et appropriée à la pratique clinique permettant l'identification des patients ayant une insulinorésistance.
Il s'agit d'une étude observationnelle, prospective, multicentrique, de type cohorte menée dans 14 pays afin de permettre la mise en place d'une banque de données portant sur 1 338 sujets d'âge moyen, en bonne santé. Ceux-ci ont fait l'objet d'une détermination de la sensibilité à l'insuline, mesurée par la méthode de référence du clamp euglycémique hyperinsulinémique.
Les données relatives aux caractéristiques des patients lors de leur inclusion dans l'étude viennent d'être rendus publics. Il en va de même des résultats préliminaires, à l'issue d'une période de trois ans de suivi, la durée totale de la période de suivi ayant été fixé à dix ans. Ce suivi prolongé est destiné à une meilleure prévention ou une amélioration de la prise en charge de l'insulinorésistance. Pour cela, les auteurs de l'étude RISC espèrent la découverte de nouvelles pistes physiopathologiques et/ou celle de cibles thérapeutiques potentielles.
Trois facteurs de risque cardiométabolique identifiés.
Les résultats à trois ans de l'étude RISC ont permis de repérer trois facteurs de risque cardiométabolique : l'insulinorésistance, l'hyperinsulinémie et le périmètre abdominal.
Il a toutefois été montré que de nombreux sujets ayant une insulinorésistance n'ont pas d'hyperinsulinémie ni d'obésité androïde. Mais chacun de ces trois facteurs de risque est apparu comme indépendant lors de l'analyse multivariée.
Dès la troisième année, l'étude RISC a également apporté la preuve que l'activité physique apparaît comme un élément modérateur essentiel de l'insulinorésistance. C'est ce qu'ont montré les résultats d'un travail faisant appel à l'accélérométrie.
L'apport essentiel de l'étude RISC à l'heure actuelle est l'extension de la notion de risque cardiométabolique à des populations jusqu'à présent considérées comme à risque faible.
D'après la communication de J. M. Dekker (Pays-Bas).
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