L'INSULINE a un effet hypoglycémiant en favorisant l'entrée intracellulaire du glucose dans le muscle ou le foie grâce aux récepteurs au glucose (GLUT), mais aurait aussi un rôle plus périphérique au niveau intestinal en contrôlant l'absorption intestinale des glucides.
La diminution de l'absorption intestinale des sucres permettrait de réduire la glycémie postprandiale. C'est le principe des inhibiteurs des alphaglucosidases qui, en retardant l'absorption des glucides, améliorent l'hyperglycémie postprandiale et l'hémoglobine glyquée.
L'absorption des glucides n'est pas uniquement passive, mais aussi active sous l'action de transporteurs au glucose, les GLUT 2. Les capacités d'absorption intestinale et la mise à disposition des glucides pour l'organisme sont modulées par le régime. La consommation prolongée d'un régime riche en fructose chez le rongeur augmente l'expression intestinale des transporteurs de sucres et induit une résistance à l'insuline.
Il existe des récepteurs GLUT 2 dans la bordure en brosse intestinale qui conditionnent la capacité d'absorption de l'intestin. Après consommation d'un repas sucré, la quantité de GLUT 2 dans la bordure en brosse est triplée.
Cependant, lorsqu'une injection d'insuline précède le bolus sucré, la quantité de GLUT 2 dans la bordure en brosse n'est plus augmentée, ce qui suggère un effet inhibiteur de l'insuline sur la translocation.
Sur les modèles entérocytaires, la présence de GLUT 2 dans les cellules en brosse de cellules cultivées avec du glucose est diminuée par l'addition d'insuline, ce qui indique une action de l'hormone sur l'entérocyte.
Au cours des clamps euglycémique et hyperinsulinémique, le GLUT 2 n'est pas retrouvé dans la bordure en brosse et la fonction de transport intestinal de sucres est inhibée. Autrement dit, l'insuline agirait aussi en diminuant l'absorption des glucides par une réduction des transporteurs GLUT 2.
A l'inverse, chez des animaux rendus insulinorésistants, la quantité de GLUT 2 dans les bordures en brosse augmente progressivement au cours du régime et devient insensible à l'action inhibitrice de l'insuline.
Au total, il semble que l'intestin puisse être considéré comme un tissu cible de l'insuline qui exercerait une partie de son rôle d'hormone hypoglycémiante en contrôlant le niveau d'absorption intestinale des sucres alimentaires.
Communication de V. Doibin (Inserm, Paris), M. Le Gall, E. Brot-Laroche.
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