JUSQU'AU 14 juillet, le public peut soutenir activement les programmes de recherche de l'Institut Pasteur en composant un numéro dédié aux dons, le 3260. Face aux coûts croissants de la recherche (le budget annuel moyen d'une équipe de recherche de sept à huit personnes équivaut à 500 000 euros), l'Institut se met à l'heure du « Pasteurdon ». Cette opération spéciale, qui sera relayée sur huit radios nationales, doit permettre «d'aider des équipes qui n'ont jamais été aussi proches de découvertes majeures en matière de recherche dans le domaine de la santé».
Du 21 au 25 mai, RTL, NRJ, Europe 1, France Info, Nostalgie, Chérie FM, RMC et BFM vont diffuser plus de 300 messages qui mettent en avant, au travers de nombreux témoignages de chercheurs pasteuriens, «la vitalité, la diversité et le dynamisme des recherches menées». Six artistes prêtent leur voix à cette première édition du Pasteurdon, les chanteurs Hugues Aufray, Jane Birkin, Etienne Daho, l'actrice Cyrielle Claire et l'écrivain Marc Lévy. La campagne sera également suivie dans la presse, sur des sites Internet et sous forme d'affiches, notamment dans le réseau national OCP, qui regroupe 17 000 pharmaciens d'officine. Chaque donateur peut appeler le 3260 en disant « Pasteur », en allant sur le site pasteur.fr ou en envoyant son chèque à Pasteurdon, 25, rue du Docteur-Roux, à Paris 15e.
Nouveaux vaccins en vue.
Pourquoi donner à l'Institut Pasteur ? Essentiellement pour lutter contre les maladies infectieuses majeures. Actuellement, le laboratoire de génomique virale et vaccination met au point de nouvelles générations de vaccins, basées sur un vecteur dérivé du vaccin contre la rougeole. L'objectif est d'introduire dans le génome du virus atténué de la rougeole un ou plusieurs gènes d'un autre virus (comme celui du sida ou d'une fièvre hémorragique) afin de disposer d'un vaccin pédiatrique mixte « virusX-rougeole ». Sur ce modèle, un vaccin VIH-rougeole a été mis au point et fera l'objet d'essais chez l'homme qui seront conduits entre fin 2007 et 2010.
L'Institut Pasteur héberge également le Centre national de référence des méningocoques associé à une importante unité de recherche sur les méningites et septicémies dues à ces bactéries. Avec une double orientation santé publique et recherche, ces scientifiques proposent une nouvelle stratégie vaccinale qui consiste à utiliser des vaccins «sur mesure» face à des souches de méningocoques très virulentes qui apparaissent périodiquement. Cette stratégie est appliquée en Normandie, touchée par une souche virulente émergente, et où plus de 3 000 enfants de moins de 5 ans ont déjà été vaccinés. Les chercheurs travaillent désormais à étendre cette stratégie vaccinale à l'élimination des clones de méningocoques épidémiques.
Autre voie de recherche, l'autisme. Le groupe génétique humaine et fonctions cognitives a identifié plusieurs mutations génétiques entraînant un défaut de communication entre les cellules nerveuses chez les personnes atteintes d'autisme. Sur la base de ces résultats, les chercheurs travaillent désormais sur le rôle de ces gènes dans le développement de ce syndrome. Les recherches de l'Institut ont ouvert, par ailleurs, des perspectives considérables pour le traitement des maladies neurodégénératives, avec l'espoir de combiner une approche de thérapie génique avec celle d'une thérapie cellulaire. Les chercheurs testent la faisabilité de cette approche sur des modèles animaux de la maladie de Parkinson. Dernier exemple de recherche, une équipe pasteurienne, dans l'unité de génétique moléculaire des Bunyavirus, travaille sur des moustiques prélevés dans leur milieu naturel sur l'île de la Réunion et à Mayotte afin de connaître les moustiques responsables de la transmission du chikungunya.
Depuis son inauguration en 1888, l'Institut Pasteur met «la science au service de l'homme». Celui-ci est aujourd'hui directement sollicité pour participer à la bataille de sa santé.
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