Fort de sa spécialisation dans les maladies infectieuses, l'Institut Pasteur a participé à l'identification de l'agent pathogène incriminé dans le SRAS et vient de mettre à la disposition des hôpitaux un test de diagnostic.
« Face au danger permanent des maladies infectieuses émergentes mais aussi du bioterrorisme, il est important que cette génopole conserve la base historique de l'Institut Pasteur, d'autant que ce domaine de la recherche est un peu affaibli en général », a souligné la ministre de la Recherche et des Nouvelles Technologies, venue inaugurer la génopole dédiée à la microbiologie. Son coût total s'élève à 28 millions d'euros : un tiers a été financé par le ministère, qui a également garanti une participation équivalente dans les coûts de fonctionnement.
« Cet investissement est une condition pour attirer et retenir les jeunes chercheurs qui demandent des outils de travail de pointe, plaide Philippe Rouvillois, président du conseil d'administration de l'institut. Mais le coût d'une recherche de plus en plus élevé nécessite aussi une évaluation permanente de la qualité des équipes. »
La génopole permet la mutualisation des recherches au sein de l'institut et avec ses partenaires. « Nous faisons partie du Réseau national des génopoles dont chacune a sa spécificité, nous continuerons donc de nous consacrer à la génomique des micro-organismes », confirme Stewart Cole, directeur des équipements et technologies stratégiques de l'Institut Pasteur. Depuis septembre 1999, le site Pasteur de la génopole Ile-de-France fait partie du Réseau national des génopoles dans le cadre du programme génomique lancé par le ministère de la Recherche.
Sept plates-formes
La génopole de l'Institut Pasteur est composée de sept plates-formes technologiques : génomique, puces à ADN, protéomique, intégration et analyse génomique, production de protéines recombinantes et anticorps, cristallogenèse et diffraction des rayons X, synthèse d'oligonucléotides à haut débit. Cet ensemble permet d'étudier le génome, depuis la séquence des gènes jusqu'aux protéines. « L'objectif est de comprendre la virulence des bactéries sur le plan fondamental, d'améliorer la surveillance des bactéries dans l'environnement et d'identifier les protéines qui pourraient être utilisées comme vaccin, ce qui est considéré comme une priorité par l'OMS », explique Philippe Glaser, responsable du laboratoire de la génopole.
La protéomique, c'est-à-dire l'analyse des interactions et des modifications au cours du temps des différentes protéines codées par les gènes, apporte des informations supplémentaires sur leurs fonctions. Ce domaine de la postgénomique est aujourd'hui en plein essor. Les équipes de l'Institut Pasteur sont impliquées dans le séquençage ou l'analyse du génome d'une vingtaine d'organismes comme les champignons pathogènes Aspergillus fumigatus et Candida glabrata ou Helicobacter pylori, bactérie responsable d'ulcères et de cancers de l'estomac.
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