Polynésie et cancer de la thyroïde

L'Inserm étudie les incidences des essais nucléaires

Publié le 25/01/2006

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L'INSERM démarre une nouvelle enquête sur la Polynésie afin d'établir et de quantifier les liens éventuels entre les essais nucléaires et leurs retombées. Le taux de cancers de la thyroïde en Polynésie, qualifié « d'anormalement élevé » par Florent De Vathaire, de l'Inserm, est estimé au double de celui de la métropole. Le chercheur, qui effectue sa troisième mission sur le terrain en Polynésie, est accompagné d'un médecin biélorusse, Vladimir Drozdovitch, spécialiste des radiations nucléaires. Les deux scientifiques n'excluent pas qu'il puisse exister d'autres facteurs déclenchants pour un cancer de la thyroïde que les radiations nucléaires. « Nous avons de nombreuses pistes à explorer », expliquent-ils, « comme le facteur génétique, l'obésité ou l'excès d'iode dans l'alimentation ».
Pour l'instant, les chiffres prouvent que 90 % des cas de ce type de cancers concernent les femmes, en particulier celles qui ont eu de nombreuses grossesses après avoir eu une puberté très jeunes. « Cela signifie qu'il y a peut-être un lien entre une intense activité hormonale et le cancer de la thyroïde », font-ils remarquer. Néanmoins, même si, « curieusement », la Nouvelle-Calédonie, qui n'a pas connu d'essais nucléaires, a un taux de ce type de cancers deux fois plus élevé qu'en Polynésie, le Dr Drozdovitch reconnaît que les plus lourds soupçons pèsent sur les huit années d'essais nucléaires dans l'atmosphère à Mururoa ou Fangataufa. La mission de l'Inserm doit durer une dizaine de jours. Ensuite, six mois d'études et d'analyses seront nécessaires.

Le Quotidien du Mdecin