LES PREMIERS éléments d'une enquête décennale Inserm de cohorte sur la contraception et l'IVG (Cocon), lancée en 2000, montrent que, sur le million de grossesses annuelles en France, 30 % ne sont pas prévues. Parmi lesquelles deux sur trois surviennent chez des femmes qui utilisent un contraceptif au moment de leur grossesse et une sur deux donne lieu à une IVG. « Il serait temps que les prescripteurs, formés à cet effet, prennent en compte le contexte social, affectif et sexuel des femmes », en vue de leur dispenser « une contraception adaptée, plutôt que de raisonner en termes d'efficacité théorique maximale », dit au « Quotidien » Nathalie Bajos, qui coordonne l'étude.
Sur ce thème, l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé doit remettre, à la fin de juin, à la Direction générale de la santé (DGS), « des recommandations de bonnes pratiques intégrant la prise en compte d'aspects psychosociaux ».
Pour les 14-18 ans, le ministère de la Santé a financé une vidéocassette, réalisée par l'Association française pour la contraception, qui circule dans les collèges et les lycées depuis septembre 2003. Un programme DGS-Mfpf est en voie de diffusion en direction des populations en situation de vulnérabilité.
En outre, l'Inserm achève un travail, financé par la Santé, sur « IVG et contraception d'urgence », pour déterminer pourquoi cette dernière n'est pas, peu ou mal utilisée.
L'IVG en ville pour très bientôt.
Enfin, un tarif incitatif à la pratique des IVG médicamenteuses en ville fait actuellement l'objet d'une concertation. Il pourrait s'agir d'un forfait de l'ordre de 200 euros. Il sera publié, prochainement, en même temps qu'un décret relatif aux modalités d'application de l'IVG médicamenteuse en ville, qui a déjà reçu un avis favorable du Conseil d'Etat. Depuis un an déjà, la mifépristone est dispensée par l'hôpital Bichat à Paris dans le cadre d'un réseau ville-hôpital : les consultations pré- et post-IVG se font chez un gynécologue libéral, les 3 comprimés sont consommés en milieu hospitalier. Quarante-huit heures après, la patiente prend chez elle un anti-ulcéreux (misoprostol) qui lui a été fourni ; le tout pour quelque 200 euros, soit 40 de plus qu'à l'hôpital. En Ile-de-France, Broussais, Saint-Vincent-de-Paul et Béclère pourraient suivre l'exemple de Bichat.
En 2000, le secteur public a procédé à 53 044 IVG médicamenteuses.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature