LA CORÉE DU SUD a été le premier pays touché par la grippe du poulet, dès le 15 décembre. Mais aucun cas humain n'y avait été enregistré en début de semaine. Ce n'est pas le cas du Vietnam, qui compte sept cas vérifiés de grippe à H5N1, dont six sont décédés, et de la Thaïlande, qui, jusqu'à la semaine dernière, a tenté de cacher qu'elle était atteinte. L'Indonésie, Taïwan, le Japon, le Cambodge, le Pakistan et le Laos. Officiellement, la Chine est épargnée, mais l'OMS s'est déclarée « préoccupée » dans l'attente d'informations sur ce qui se passe dans ce pays et sur le système de surveillance mis en place.
L'OMS a envoyé de nouveaux experts au Vietnam ainsi que des masques et des combinaisons, pour protéger les personnels médicaux et les ouvriers qui abattent les poulets. Aucune transmission interhumaine n'a été détectée, mais si c'était le cas, le virus H5N1 pourrait faire plus de dégâts que celui du sras (syndrome respiratoire aigu sévère), d'autant plus s'il se combine avec le virus de la grippe. A toutes fins utiles, l'OMS souligne que les virus grippaux sont tués par la chaleur et rappelle l'importance des pratiques d'hygiène face aux volailles, y compris le lavage des mains, la prévention de la contamination croisée et une cuisson adéquate à 70 °C.
Conseils aux voyageurs.
Pour sa part, l'Europe prend des précautions. Critiquant le « manque de transparence » de la Thaïlande, la Commission européenne a décidé un embargo sur les volailles en provenance de ce pays, le seul à en exporter sur le marché européen. La Russie a également suspendu les importations de poulets asiatiques.
En France, le ministère de la Santé recommande aux personnes qui se rendent dans les pays où sévit l'épizootie d'éviter tout contact avec les volailles et les porcs vivants, ainsi que les surfaces souillées par des déjections d'animaux. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a rappelé ces consignes lors d'un point de presse et recommandé de consulter la rubrique Conseils aux voyageurs du site www.france.diplomati.fr.
Des antiviraux testés contre H5N1
Des laboratoires faisant partie du réseau international de lutte contre la grippe de l'OMS ont procédé à des tests in vitro d'utilisation d'antiviraux contre le virus H5N1. Les premiers tests ont eu lieu dans les laboratoires du CDC d'Atlanta, à Londres et à Hong Kong. « Le virus retrouvé au Vietnam - qui diffère significativement de celui détecté à Hong Kong en 2003 - s'est révélé résistant aux deux antiviraux les moins onéreux : l'amantadine et la rimantadine, a précisé le Dr Klaus Stoerhr, représentant de l'organisation en Asie du Sud-Est. En revanche, le virus semble sensible aux antiviraux les plus récents inhibiteurs de la neuraminidase : oseltamivir et zanamivir. » L'analyse génomique menée par l'équipe du Dr Malek Peirris (Hong Kong) a montré que la résistance à l'amantadine est liée à une mutation sur un nucléotide unique. Les résultats de tests plus précis devraient être disponibles dans le courant de la semaine.
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