LES RADIOLOGUES restent plus que jamais vigilants à l'approche des derniers arbitrages concernant la tarification des actes techniques de la nouvelle Classification commune des actes médicaux (Ccam).
Après les deux premiers relevés de conclusions des 22 juillet et 26 août, les cinq centrales syndicales de médecins libéraux (Csmf, SML, FMF, MG-France et Alliance) et les responsables de l'assurance-maladie poursuivent leurs discussions demain soir. Représentés seulement indirectement dans cette négociation, les radiologues libéraux veillent au grain pour préserver au maximum leur niveau d'honoraires après le 1er octobre, date prévue de l'entrée en vigueur de la Ccam technique.
Au début d'août, les médecins radiologues ont lancé « un appel au président de la République », dans une lettre ouverte cosignée par le Cerf (Collège des enseignants de la spécialité), la Fnmr (syndicat des radiologues libéraux), la SFR (société savante), et le SRH (syndicat hospitalier). Cette lettre alerte le chef de l'Etat sur les menaces qui pèsent sur son « plan pour la santé » et notamment ses volets « cancer » et « urgences », auxquels « les radiologues privés et publics adhèrent pleinement ». Alors qu'ils sont « à l'origine des progrès les plus importants de la médecine dans les dix dernières années » (notamment grâce aux scanners et aux IRM), les radiologues publics et privés dénoncent « certains aspects pervers » de la nouvelle nomenclature applicable en ville comme en établissement ( via la T2A), même s'ils la « considèrent toujours comme positive ».
La Ccam « minore de manière artificielle les points travail » des radiologues libéraux, déplore le Dr Denis Aucant, président de la Fnmr.
Le problème de la décote.
Tout d'abord, le principe de la décote sur les associations d'actes effectués le même jour par un même praticien sur un même patient (1) pénalisera particulièrement les radiologues libéraux qui réalisent « 65 % des actes associés », fait remarquer le Dr Aucant. D'autre part, certains des 7 200 libellés d'actes globaux - actes isolés ou regroupements usuels et pertinents d'actes isolés selon les règles de l'art - nuit aussi à l'imagerie, selon lui. « Par exemple, pour une opération de prothèse de hanche, l'acte d'imagerie n'est plus reconnu en tant que tel », explique le président de la Fnmr. Alors que les radiologues libéraux évaluent leur taux de charges à « 67 % », ils se voient crédités d'un taux de « 54 % » dans la Ccam, affirme le Dr Aucant, qui aimerait voir ce taux « remonté à 63 % au moins ». Bref, si le projet actuel de Ccam n'était pas modifié, « plus de la moitié des radiologues libéraux verraient leur revenu avant impôt baisser de 40 % et beaucoup seraient dans l'obligation de cesser leur activité », souligne la lettre adressée au président Chirac, sans compter « l'affaiblissement économique de la radiologie hospitalière (entraînant) des problèmes de fonctionnement graves » en établissement.
Après avoir été reçu par le ministre de la Santé cet été, le Dr Aucant a bon espoir que les arguments des radiologues seront entendus. Et puis, fait-il valoir, « que feraient la chirurgie et la cancérologie sans l'imagerie ? ».
(1) Facturation à 100 % du tarif sur l'acte principal, à 40 ou 75 % sur les tarifs des deuxième et troisième actes associés en fonction de la similitude ou pas de la voie d'abord ou de la technique utilisée par rapport à l'acte principal.
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