EN 2003, ALERTÉE par des déclarations de personnes qui présentaient des troubles qu'elles estimaient liés à la présence d'amalgames dentaires, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a constitué un groupe de travail composé de 14 experts afin d'actualiser l'état des connaissances dans le domaine. Le rapport qui résulte de leurs travaux a conclu en octobre 2005 que «l'amalgame dentaire est un matériau d'obturation de bonne qualité qui justifie le maintien de son utilisation en chirurgie dentaire. La preuve d'une relation de causalité entre la présence d'amalgames en bouche et des symptômes ou des pathologies systémiques n'a pu être apportée. Les doses de mercure identifiées sont très en deçà de celles pouvant entraîner des effets toxiques».
Toutefois, un protocole de recueil de données fondé sur un réseau de référents (odontologistes de services hospitaliers, médecins des centres antipoison et de toxicovigilance et des centres de pharmacovigilance) a été mis en place en février 2005.
Le bilan des 27 dossiers reçus entre 2004 et 2006 (certains sont antérieurs à la création du réseau) confirme les conclusions du rapport. La recherche d'une étiologie à des troubles psychiques et/ou physiques était le principal motif de consultation. Le petit nombre de dossiers reçus n'a pas permis de procéder à une évaluation statistique. En revanche, les dossiers ont été analysés avec attention. Ni les examens cliniques, ni les bilans biologiques, ni les examens odontologiques n'ont apporté la preuve d'un lien de causalité entre la présence d'amalgames en bouche et les troubles déclarés.
Le groupe de travail souligne la disparité entre l'activité des associations s'opposant à l'utilisation des amalgames dentaires et le très petit nombre de cas qui ont été rapportés au réseau. Il évoque plusieurs hypothèses : «Retard dans l'information des patients concernés malgré les courriers adressés à l'ensemble des dentistes? Nombre de cas réellement réduit? Souci de maintenir un doute sur le rôle du mercure?»
Le réseau sera maintenu afin de permettre aux patients qui le souhaitent de bénéficier des consultations de spécialistes et s'inscrira dans le cadre d'un suivi statistique de matériovigilance.
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