CONGRES HEBDO
R EALISEE à l'initiative de l'Observatoire de la douleur*, une enquête a été récemment menée auprès d'un échantillon de 100 médecins représentatifs de la population nationale des médecins généralistes, sur la douleur, sa prise en charge et le fonctionnement des réseaux.
Quatre types de questions
Les questions étaient regroupées autour de 4 thèmes.
Le premier concernait la connaissance et la pratique des structures existantes en termes de traitement de la douleur dans chaque région :
- Avez-vous une expérience de ce type de prise en charge avec l'un ou plusieurs de vos patients ?
- Avez-vous suivi une formation animée par les personnels soignants des équipes douleur ?
Le deuxième abordait leur participation éventuelle à un réseau :
- Etes-vous déjà membre d'un réseau de soins ?
- Connaissez-vous les règles et directives administratives qui sous-tendent la création et le fonctionnement d'un réseau ?
Le troisième permettait de cerner l'intérêt professionnel et le bénéfice pour les patients :
- Pensez-vous utile, dans le cadre de votre formation, de participer à une consultation pluridisciplinaire ?
- Le fait de disposer d'un réseau de proximité et d'avoir des rapports professionnels directs avec les professionnels de l'unité a-t-il amélioré le contact avec vos patients ?
Un paiement au forfait
Enfin, le quatrième abordait les implications concrètes du réseau dans le cadre de leur exercice libéral :
- Pensez-vous que l'implication dans un réseau de soins fait courir le risque d'être moins souvent sollicité directement par les patients ?
- Etes-vous prêt à modifier votre mode de rémunération à l'acte ?
- Les règles de gestion actuelle d'un cabinet sont celles d'une entreprise libérale : pensez-vous qu'elle permette le développement du paiement au forfait sans modification d'ordre juridique et comptable ?
Un désir de s'impliquer
Les réponses recueillies ont permis de déterminer quelques grandes orientations.
Pour la connaissance des pratiques existantes, l'enquête confirme l'insuffisance d'information : 65 % des médecins seulement ont entendu parlé des réseaux, alors que 35 % ne les connaissent pas du tout. Six médecins sur 10 ont déjà eu un patient pris en charge dans une unité douleur, 4 sur 10 ont suivi une formation sur ce sujet. Pour le deuxième groupe de questions, 20 % des médecins interrogés sont déjà membres d'un réseau et, conséquence logique, 17 % des médecins interrogés connaissent précisément les règles du travail en réseau de soins. En revanche, 81 à 95 % de praticiens se déclarent prêts à s'impliquer professionnellement dans la formation médicale continue (95 %), ou à adhérer à des réseaux de soins, sous forme d'une participation active aux consultations pluridisciplinaires (81 %).
Concernant les modalités financières accompagnant leur adhésion à ce type de réseau, 56 % des médecins libéraux restent réticents vis-à-vis d'une alternative au paiement à l'acte. Or, dans les bases de fonctionnement du réseau, il est prévu un paiement au forfait par pathologie avec une implication accrue des tutelles et des partenaires institutionnels. « Mais jusqu'à présent, ces règles restent imprécises, déplore le Dr Béchier . Or pour favoriser l'adhésion des généralistes, il faut envisager une modification profonde du système de distribution de soins et pas simplement une incitation aux soins par le biais de réseaux. Concrètement, les médecins généralistes qui travaillent par exemple trois demi-journées par semaine dans le cadre d'une consultation pluridisciplinaire (douleur, Sida, cancer, alcool, soins palliatifs, diabète, etc.), peuvent-il continuer à assumer leur activité libérale ? Peut-on rester omnipraticien en appartenant à plusieurs réseaux ? Ces questions restent en suspens. »
Simplification des procédures
« Il existe actuellement environ 1 000 réseaux en France, toutes pathologies confondues, qui sont d'ordre associatif. Mais aucun des réseaux douleur, précise le Dr Béchier, n'est finalisé sur le plan légal, car la complexité et la multiplicité des textes réglementaires et des directives rend la création d'un réseau de soins longue et difficile. »
Il est clair qu'une simplification de la procédure et une meilleure information des professionnels sur les avantages qu'eux-mêmes et leurs patients seraient susceptibles de retirer des réseaux sont nécessaires.
D'après un entretien avec le Dr Jean-Gabriel Bechier, responsable de l'unité de traitement de la douleur, Polyclinique du Grand Sud et hôpital privé des Franciscaines, Nîmes.
* Enquête téléphonique réalisée par le cabinet Alain Collomb Stratégies les 7 et 8 septembre 2000 et publiée dans le n° 8 de « l'Observatoire de la douleur » (novembre 2000), revue parrainée par la Société d'étude et de traitement de la douleur.
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