Dans la schizophrénie, « les hommes montrent plus de symptômes négatifs, et les femmes sont plus sujettes aux symptômes positifs, comme la dysphorie et à l'impulsivité », précise Adrianna Mendrek(université de Montréal), lors du congrès de l’European College of Neuropsychopharmacology qui s’est tenu en septembre dernier à Paris. « Les femmes répondent aussi mieux aux antipsychotiques mais subissent des effets secondaires plus forts (ostéoporose, prise de poids, diabète...). »
Rôles des hormones
Les estrogènes montrent des effets protecteurs nets sur les symptômes psychotiques de la schizophrénie. Ainsi, de faibles taux de rechute sont observés pendant la grossesse (avec l’explosion hormonale), alors qu'on constate une exacerbation des symptômes psychotiques en post-partum, post-IVG ou post-ménopause due à une baisse des taux oestrogéniques. De même, les symptômes fluctuent avec le cycle menstruel, avec une détérioration pendant la phase folliculaire et une amélioration pendant la phase lutéale. Des traitements par estrogènes ont d'ailleurs été mis en place dans la schizophrénie, et l'administration d'estradiol a montré des effets bénéfiques sur les symptômes psychotiques.
En revanche, aucune association n'a été observée entre les niveaux de testostérone et les symptômes ou la réactivité au traitement. Mais ses précurseurs semblent avoir un effet. « L'administration de DHEA est associée avec l'amélioration des fonctions cognitives » précise Rael Strous (centre de santé mentale à l'université de Tel-Aviv, Israël). « Et l'augmentation de la prégnénolone a montré des preuves préliminaires d'amélioration des symptômes positifs, des fonctions cognitives et des effets secondaires des traitements. »
Considérer le sexe du patient semble donc un point essentiel pour comprendre les processus en cours dans les désordres psychiques et neurologiques. Comme le soutient Adrianna Mendrek, « les études qui n'explorent pas les différences potentielles entre mâles et femelles sont au mieux incomplètes, et au pire fausses ».
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