MIEUX VAUT faire un arrêt cardiaque dans un service d'urgence hospitalier qu'en rase campagne. Le risque de décès lorsque la pathologie cardiaque n'est pas prise en charge de façon adaptée et sans délai est multiplié par un facteur 5. Si tous les patients étaient traités de la même façon que dans une structure d'urgence, près de 15 000 décès prématurés pourraient être évités chaque année aux États-Unis. L'équipe du Dr Graham Nichol (Seattle) a analysé les registres de décès et de tentatives de ressuscitation dans dix régions d'Amérique du Nord qui regroupent une population de 21,4 millions d'habitants. Pendant la période de douze mois analysée, 20 520 arrêts cardiaques sont survenus. Une ressuscitation a été tentée chez 11 898 patients (58 %). Les 2 729 personnes qui présentaient un trouble du rythme ventriculaire (fibrillation ventriculaire ou tachycardie ventriculaire) ont été traitées par choc électrique externe avec succès dans seulement 4,6 % des cas (954 patients). Au total, les manoeuvres de ressuscitation ont permis de rétablir un rythme cardiaque efficace chez 7,9 % des patients qui en avaient bénéficié.
Mais l'équipe du Dr Nichol insiste particulièrement sur l'inégalité du devenir des patients en fonction du lieu de prise en charge. Ainsi, il vaut mieux présenter un arrêt cardiaque à Seattle, où le taux de succès de la ressuscitation s'établit à 16,3 %, qu'en Alabama, où 97 % des patients décèdent. Cette différence est encore plus criante lorsqu'on analyse le pourcentage de survie des patients traités par défibrillateur externe en raison d'une fibrillation ventriculaire. Si 39,9 % des habitants de Seattle pris en charge pour cette pathologie survivent, ils ne sont que 7,7 % en Alabama.
« JAMA » on line.
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