Typiquement, la spondylarthrite ankylosante se caractérise par :
- une atteinte axiale (vertèbres, sacro-iliaque, thorax) entraînant des douleurs inflammatoires sacro-iliaques uni- ou bilatérales, des lombalgies plus intenses la nuit et le matin au réveil, le plus souvent associées à une perte de la lordose physiologique et à un enraidissement de la colonne vertébrale ;
- une atteinte articulaire périphérique (arthrite des grosses et/ou des petites articulations) ;
- des enthésopathies calcanéenne, trochantérienne ou ischiatique (les enthèses sont des zones d'encrage des tendons, capsules et ligaments sur l'os).
La maladie évolue de façon variable et imprévisible, soit par poussées pouvant bloquer progressivement les articulations concernées, soit sous la forme d'une atteinte inflammatoire chronique sans période d'accalmie, les deux formes pouvant aboutir aussi à une ankylose avec ossification des ligaments.
Le traitement de première intention fait appel aux AINS. Cependant, parfois d'emblée, parfois au cours de leur évolution, près de 20 % des spondylarthrites ankylosantes deviennent réfractaires aux AINS. Par ailleurs, les problèmes d'intolérance, notamment digestive, peuvent imposer l'arrêt du traitement. Enfin, en dehors des échecs et des intolérances, le niveau de satisfaction des patients est variable : 42 % estiment que leur maladie n'est pas parfaitement contrôlée.
Depuis mai 2003, la Commission européenne a accordé à l'infliximab une AMM pour le traitement de patients atteints de spondylarthrite ankylosante avec des signes axiaux sévères et des marqueurs sérologiques de l'activité inflammatoire élevés, et qui n'ont pas répondu de façon adéquate au traitement conventionnel. Cette AMM repose, entre autres, sur une étude allemande (1), multicentrique, randomisée, contrôlée versus placebo, menée pendant un an chez des adultes atteints de spondylarthrite ankylosante active.
Le critère d'évaluation était une baisse d'activité de la maladie d'au moins 50 % évaluée par l'indice de BASDAI (Bath Ankylosing Spondylitis Disease Activity Index) à partir de six questions concernant le niveau de fatigue, les douleurs articulaires périphériques et rachidiennes, les zones de sensibilité localisée et la raideur matinale tant au niveau qualitatif que quantitatif.
Au terme de l'étude, 53 % des patients traités par l'infliximab avaient un score de BASDAI réduit d'au moins 50 % par rapport à la valeur de départ, contre 9 % dans le groupe placebo.
L'efficacité de l'infliximab s'est manifestée dès la deuxième semaine de traitement après une dose unique, pour la plupart des répondeurs ; elle s'est maintenue jusqu'à la cinquième semaine.
La tolérance de l'infliximab a été équivalente à celle observée dans les autres indications autorisées du produit.
Remicade est réservé à l'usage hospitalier et sa prescription réservée aux spécialistes et/ou aux services spécialisés en gastro-entérologie, en médecine interne, en chirurgie digestive ou en rhumatologie.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires Schering-Plough avec la participation du Pr M. Dougados (hôpital Cochin, Paris) et du Dr Alain Rimailho (directeur médical Schering-Plough).
(1) J. Braun, J. Brandt, « Arthritis and Rheumatism », vol. 48, n 8, August 2003, pp. 2224-2233.
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