Une réaction inflammatoire prostatique chronique est fréquemment observée chez les patients présentant une hyperplasie bénigne de la prostate (HBP). C’est cette constatation qui a permis d’évoquer un lien entre ces deux événements, confirmé par des études cliniques récentes. En 2005, l’étude MTOPS avait déjà montré que l’infiltrat inflammatoire était associé à une prostate plus volumineuse et à un risque accru de rétention urinaire aiguë et d’évolution symptomatique. De la même manière, l’étude Reduce, menée en 2008 chez 8 200 patients souffrant d’HBP, a montré que deux tiers d’entre eux avaient une inflammation chronique et que celle-ci était corrélée à un score IPSS plus élevé (8,8 vs 8,2) et à des épisodes aigus plus fréquents. Une autre étude réalisée l’an dernier à l’hôpital Henri-Mondor (Créteil) retrouve cette corrélation. « Les cytokines secrétées par les cellules inflammatoires, quand elles sont activées, stimulent les cellules prostatiques, ce qui conduit à une prolifération plus rapide et donc à une augmentation de volume de la glande », explique le Pr Alexandre de la Taille (CHU Henri-Mondor, INSERM U955). « On sait aussi que ce phénomène est auto-entretenu : l’emballement au sein du tissu prostatique favorise à son tour l’inflammation ».
Preuves in vitro et in vivo
Quelle que soit l’origine de cette réaction inflammatoire, encore largement débattue, elle est apparue comme une cible de traitement intéressante, mais les anti-inflammatoires ne peuvent être raisonnablement prescrits au long cours. Parmi les extraits de plantes, le Serenoa repens a des effets anti-inflammatoires, assure le Pr de la Taille. « Nos études in vitro ont prouvé qu’il ralentissait la prolifération des cellules prostatiques et diminuait l’expression de plusieurs gènes impliqués dans l’inflammation. Par ailleurs, une étude clinique réalisée avec Permixon® (160 mg deux fois par jour) a montré qu’il diminuait les marqueurs inflammatoires et la synthèse des métabolites de l’inflammation ».
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