L’IMC EST le handicap le plus fréquent chez les enfants d’Europe de l’Ouest. La prévalence globale est de 2 pour 1 000 naissances d’enfants vivants. Le risque est plus élevé chez les bébés de très petit poids de naissance (Tppn), c’est-à-dire inférieur à 1 500 g – et dans le cas des grossesses multiples – que chez les enfants de poids de naissance normal.
Une proportion de plus en plus importante d’enfants de ces deux groupes survivent.
Un réseau de registres de surveillance de l’IMC en Europe (Spce, pour « Surveillance of Cerebral Palsy in Europe »)*, mis en place en 1998, montre une prévalence de l’IMC chez les enfants de Tppn de 72,6 pour 1 000 survivants (plus d’un mois après la naissance) et de 1,2 au-dessus de 2 500 g.
L’IMC a été définie comme un trouble du mouvement ou de la posture (permanents mais non nécessairement fixés) et des fonctions motrices, causé par une lésion permanente ou une anomalie du cerveau.
Des données concernant des enfants nés entre 1980 et 1996 ont été réunies dans ces 16 centres européens. Elles ont été analysées de manière à obtenir une image de la distribution et de la prévalence de l’IMC chez les enfants de Tppn.
Bébés de moins de 1 000 g et/ou issus d’une grossesse multiple.
L’analyse a porté sur 575 enfants de Tppn nés au cours de ces seize années et souffrant d’une IMC. Parmi eux, 414 avaient un poids de naissance de moins de 1 000 g et 317 sont issus d’une grossesse multiple.
On a un profil général des IMC. Dans 1 426 cas, il s’agit d’une paralysie spastique, qui est unilatérale (hémiplégique) dans 336 cas.
On constate une chute très nette de la prévalence du handicap au cours de ces années. Ainsi, la prévalence est passée de 60,6 pour 1 000 enfants de Tppn vivants en 1980 à 39,5 pour 1 000 en 1996.
«La réduction significative de la prévalence de l’IMC est principalement due à la réduction de la paralysie spastique bilatérale chez les enfants de poids de naissance compris entre 1000 et 1500g.»
En revanche, la prévalence de la paralysie spastique unilatérale ne s’est pas significativement modifiée au cours de la période étudiée.
On observe dans la tranche de poids des 1 000-1 500 g, que la fréquence de l’IMC est plus élevée chez les enfants mâles (61 vs 49,5 pour 1 000 naissances vivantes) ; ensuite, cette différence par sexe n’est pas significative dans le groupe des naissances au-dessous de 1 000 g.
Progrès dans la réanimation néonatale.
L’IMC chez les enfants de moins de 1 500 g est principalement due à des lésions périventriculaires. La leucomalacie périventriculaire endommage les deux voies motrices, d’où les paralysies spastiques bilatérales. Les hémorragies périventriculaires entraînent des lésions motrices unilatérales et des hémiplégies cérébrales spastiques.
Ces résultats sont en faveur d’une réduction des leucomalacies périventriculaires chez des enfants de moins de 1 500 g, qui témoignent des progrès accomplis dans la réanimation néonatale, «qui a permis d’accroître la survie sans un surcoût en termes de morbidité».
* Avec parmi eux le centre français situé à Grenoble. « The Lancet » du 6 janvier 2007, pp. 43-50.
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