L'HYPOTHESE, émise en 1999, de la responsabilité d'une infection fongique dans les sinusites chronique semble se confirmer par un nouveau travail qui a consisté à traiter des patients par amphotéricine B par voie nasale.
Près de 17 % des Nord-Américains ont rappelé les auteurs de ce nouveau travail, souffrent de sinusite chronique. Cette pathologie qui se traduit par une congestion nasale au long cours, la production d'un mucus épais, le perte partielle de l'odorat et du goût apparaît comme un terrain favorisant pour le développement d'infections bactériennes à répétition. L'origine précise de cette pathologie reste partiellement inconnue.
Une étude rapportée au cours d'un congrès américain sur l'allergie*, et menée en double aveugle sur 24 patients, pourrait apporter une nouvelle piste étiopathologique. Le Dr David Sherris (Buffalo) a proposé de traiter des patients atteintes de sinusite chronique par un médicament antifongique, l'amphotéricine B, utilisée par voie locale.
Dysfonctionnement immunitaire.
Il partait en effet du principe que cette pathologie pourrait être liée à un dysfonctionnement immunitaire qui surviendrait chez certains sujets atteints d'infection mycosique des sinus. En 1999, une étude mycologique, effectuée de façon systématique chez les patients traités pour sinusite chronique à l'hôpital de Buffalo, avait montré que près de 96 % des sujets étaient atteints d'infection fongique. Partant de ce constat, les chercheurs ont mis en place une étude une double aveugle (10 témoins et 14 patients traités) évaluant l'intérêt de l'amphotéricine B prescrite pendant une durée minimale de huit semaines.
Amélioration fonctionnelle.
D'un point de vue fonctionnel, 70 % des personnes ayant bénéficié du traitement actif ont décrit une amélioration des syndromes subjectifs et une diminution de leur nombre de consultations et de recours à des traitements antibiotiques.
Les auteurs ont aussi effectué un examen par scanner des sinus au moment de l'inclusion et à six mois, ainsi qu'un examen direct endoscopique. L'analyse comparée des scanners a permis de constater une baisse de 8,8 % de l'épaisseur du mucus.
Les auteurs proposent maintenant de mettre en place des études à large échelle évaluant de façon comparative les différentes molécules antimycosiques actuellement disponibles.
*Congrès de l'American Academy of Allergy and Immunology, San Francisco.
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