Que pensent les médecins français de l'euthanasie ? Les lecteurs du « British Medical Journal » (BMJ) du 13 septembre l'apprendront grâce à une étude réalisée par l'ORS-PACA et l'INSERM (unité 379).
« Le Quotidien » (10 juin) a déjà rapporté les intéressants résultats de cette enquête nationale à laquelle près de 1 000 médecins (généralistes, cancérologues et neurologues) ont participé. Elle montre que les médecins sont mal à l'aise dans la prise en charge des malades en fin de vie. Peu sont formés aux soins palliatifs, particulièrement parmi les neurologues (12,1 %).
Les cancérologues sont les moins nombreux à se sentir mal à l'aise face aux patients en fin de vie (7,8 %, contre 16,7 % des généralistes et 27,8 % des neurologues). C'est bien sûr qu'ils ont été beaucoup plus souvent confrontés à cette situation (26,3 patients en moyenne dans l'année précédant l'enquête, 9,4 pour les neurologues et 7 pour les généralistes).
« Beaucoup de médecins français souhaitent la légalisation de l'euthanasie », affirment les auteurs de l'article du BMJ (P. Peretti-Watel, M. K. Bendiane, H. Pegliasco, J.-M. Lapiana, R. Favre, A. Galinier, J.-P. Moatti). Les partisans de la légalisation de l'euthanasie « comme aux Pays-Bas », selon les termes de la question posée, se retrouvent davantage parmi les neurologues (46,5 %) et les généralistes (44,8 %) que parmi les cancérologues (35,5 %), ceux qui ont la plus grande expérience de la fin de vie. « Parce que la plupart des tenants de la légalisation arguent que l'euthanasie est une continuation des soins palliatifs et que les médecins doivent respecter l'autonomie des patients, y compris le désir de mourir, nous nous attendions à trouver l'inverse », disent les chercheurs.
En France, le soutien à l'euthanasie pourrait donc être dû à un manque de formation en matière de soins palliatifs. « Perfectionner les connaissances dans ce domaine améliorerait la fin de vie et pourrait aussi clarifier le débat sur l'euthanasie », conclut l'article.
A noter dans le même numéro du BMJ un débat pour ou contre le fait de discuter de l'éventualité d'une réanimation avec les patients en fin de vie.
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