LES ÉVOLUTIONS démographiques récentes ont conduit l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) à revoir ses projections de population pour les décennies à venir, les dernières, établies en 2001, étant fondées sur les résultats du recensement de 1999.
Depuis le début du siècle, la fécondité et le solde migratoire ont en effet augmenté au-delà des prévisions tandis que les différences de mortalité entre hommes et femmes s'atténuaient plus fortement que ce qui avait été projeté. Le nouveau scénario central retient une descendance moyenne de 1,9 enfant par femme et un indicateur conjoncturel de fécondité qui se maintiendrait à 1,9 enfant par femme également sur toute la période 2005-2050 ; l'âge moyen à la maternité augmenterait jusqu'à 30 ans en 2010 puis se stabiliserait. Le solde migratoire se maintiendrait à 100 000 personnes de plus par an, comme en 2004-2005.
Quant à la mortalité, elle est censée continuer à baisser, suivant la tendance globale observée depuis 1988. Les femmes, dont l'espérance de vie à la naissance serait de 89 ans en 2050, n'auraient plus qu'un avantage de 5,2 années, contre 7,1 ans en 2005.
Plus de 30 % de personnes âgées.
Au milieu du siècle, nous ne serions plus 60 millions mais déjà 70 millions. La croissance de la population irait en se ralentissant en raison de l'augmentation du nombre de décès (773 000 en 2049 contre 531 000 en 2005) inéluctable avec l'arrivée aux grands âges des générations nombreuses du baby-boom.
Et le vieillissement de la population se poursuit. En 2050, une personne sur trois aurait 60 ans ou plus : le total atteindrait 22,3 millions contre 12,6 millions en 2005. Dès 2014, la proportion des personnes âgées devrait être supérieure à celle des moins de 20 ans, dont le nombre resterait stable autour de 15 millions. La population active (les 20-59 ans) devrait pour sa part passer sous la barre des 50 % (de 54,3 % en 2005 à 46,2 % en 2050).
D'autres scénarios (l'Insee en a élaboré vingt-sept au total en combinant les hypothèses hautes, centrales et basses pour l'évolution de la fécondité, de la mortalité et des migrations) peuvent conduire à des résultats différents pour le nombre d'habitants : 65,8 millions avec une fécondité basse, 67 millions avec un solde migratoire bas, 71,5 millions avec une espérance de vie haute et, le record, 74,2 millions selon le scénario fécondité haute (2,1 enfants par femme)... Mais, quoi qu'il arrive, le vieillissement est inéluctable : la proportion des plus de 60 ans varie, selon la variante retenue, entre 30,1 et 33,9 %, bien loin des 20,8 % de 2005. Aux décideurs d'en tirer les conséquences.
« Projections de population 2005-2050 pour la France métropolitaine », Insee Résultats - Société n° 57, disponible sur www.insee.fr.
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