Avant la fin de l'année l'industrie pharmaceutique et les pouvoirs publics doivent négocier un nouveau pacte conventionnel. Il servira de cadre aux accords qui seront signés ensuite par chaque entreprise avec le comité économique des produits de santé. Le nouveau président du Syndicat national de l'industrie pharmaceutique, Jean-Pierre Cassan, vient de réaffirmer l'importance, pour ce secteur d'activité, « d'un partenariat de confiance avec le gouvernement et l'Etat ».
« Ce que nous voulons, poursuit Jean-Pierre Cassan, qui vient de prendre ses fonctions et de remplacer Jean-Jacques Bertrand, c'est la reconnaissance de la contribution du médicament et de l'industrie pharmaceutique à la santé de nos concitoyens. »
Les industriels sont encore sous le choc du plan médicament du gouvernement de juillet dernier, qui s'est traduit par de nombreuses baisses de prix, et notamment ceux des médicaments innovants. Ils n'ont pas non plus digéré les hausses importantes des taxes sur la publicité et l'information médicale inscrites dans la loi de financement de la Sécurité sociale 2002. « Il faut que la puissance publique nous apprécie pour nos efforts en matière de recherche et de santé et ne nous considère pas simplement comme un instrument de financement alternatif du système de protection sociale », a exhorté Jean-Pierre Cassan.
La concertation avec les pouvoirs publics doit s'accompagner d'autres formes de partenariat, estime le président du SNIP, notamment avec les médecins, et plus largement avec les professions de santé.
L'importance des échéances électorales
C'est dans cet esprit que des groupes de travail ont été constitués entre professionnels de santé, responsables de cliniques privées, industriels du médicament et fabricants de matériel médical, conformément à ce qu'ils avaient décidé lors de leur campagne de communication commune (« le Quotidien » des 14 et 16 novembre 2001). Un texte provenant de ces groupes de travail serait bientôt prêt, selon certaines indiscrétions.
L'industrie pharmaceutique veut profiter des prochaines échéances électorales pour interroger les principaux candidats à l'élection présidentielle et les responsables des partis politiques sur leurs projets en matière de santé et de maîtrise des dépenses, et sur la politique du médicament qu'ils comptent mettre en uvre. « Les industriels ont besoin d'y voir clair, a insisté Jean Pierre Cassan, et ils veulent être assurés que les engagements qui sont pris et signés ne seront pas remis en cause brutalement, comme cela a été le cas récemment. Nous avons besoin de visibilité pour conduire notre recherche. »
Cependant, la progression des dépenses de médicament à la charge de l'assurance-maladie demeure vigoureuse, ce qui ne manque de préoccuper les caisses et le gouvernement. « Mais, en 2001, la progression par rapport à l'année précédente sera d'un peu plus de 7 %, inférieure à celle de la plupart des autres pays développés », fait remarquer Bernard Lemoine, président délégué du SNIP. Une hausse inférieure, selon l'industrie, ne permettrait pas de couvrir les besoins médicaux des Français. « Avec un taux de progression de 3 % du chiffre d'affaires de l'industrie, tel que le prévoit la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2002, nous ne serions pas loin du rationnement des soins », avertit Bernard Lemoine.
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