LE TEMPS DE LA MEDECINE
PARTIE la plus longue de l'examen et la plus riche d'enseignements, l'interrogatoire permet de comprendre la demande du patient, ses besoins, ses attentes, et d'écouter la voix qui les exprime. Les questions doivent s'enquérir de la gêne en voix parlée, en voix à forte intensité et en voix chantée, de l'utilisation professionnelle de la voix, des habitudes alimentaires, des traitements en cours.
L'analyse des paramètres acoustiques de la voix est faite sur un texte de lecture. Il existe de nombreux moyens techniques, parmi lesquels l'électrolaryngographie apparaît comme particulièrement intéressante, car il s'agit d'un examen rapide, non invasif, qui est la représentation graphique des cycles vibratoires avec ses mouvements de fermeture et d'ouverture. Cet examen fournit de nombreuses données non redondantes (hauteur fondamentale, régularité, valeur intonative, qualité de la fermeture).
L'échelle Grapsi.
Dans le même temps, la voix est appréciée à l'oreille (analyse perceptive) et cotée selon l'échelle Grabsi : G pour Grade (appréciation globale de la voix), R pour Roughness (impression audible d'irrégularités des cycles vibratoires), B pour Breathiness (impression audible d'irrégularités de fuite d'air en phonation),
A pour Asthenicity (fatigue vocale ou voix hypotonique),
S pour Strain (voix forcée ou hypertonique), I pour Instabilité (car la voix peut être au cours de la même conversation parfois parfaitement normale). Durant cette analyse, l'examinateur aura également noté la technique respiratoire, la posture, la fatigue ou le forçage vocal. Enfin, l'endoscopie laryngée au tube rigide avec stroboscopie permet de voir le larynx de façon dynamique : état des cordes vocales, couleur, régularité, qualité de la fermeture, mobilité en ouverture, ondulation muqueuse.
Documents sonores.
Toutes les données obtenues lors de cet examen sont réunies, confrontées pour parvenir à un diagnostic et proposer une prise en charge. Il permet de comparer le patient à lui-même dans le temps et de juger de l'effet du traitement médical, chirurgical ou rééducatif.
Les documents sonores, graphiques et vidéo ont une valeur médico-légale, et le bilan phoniatrique est recommandé par le comité de phoniatrie de la Société européenne de laryngologie (ELS). Il est déjà en vigueur dans certains pays voisins.
Le protocole recommandé est : l'enregistrement magnétique de la voix pathologique, l'analyse perceptive de la voix, la vidéo-laryngo-stroboscopie, les mesures aérodynamiques (avec le TMP, temps maximal de phonation, mesuré en secondes sur un /a/tenu), les mesures acoustiques (le jitter pour les perturbations de la fréquence fondamentale, le shimmer pour les perturbations de l'intensité, le phonétogramme avec la fréquence la plus grave, la plus aiguë et l'intensité la plus faible). L'évaluation subjective du patient lui-même de l'altération de sa voix selon l'échelle du Voice Handicap Index.
D'après la communication du Dr Elizabeth Fresnel (laboratoire de la voix, Paris), lors d'une réunion organisée par l'Hôpital américain.
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