L’Institut national du cancer (INCa), saisi par la Direction générale de la santé, réitère ses mises en garde contre l’exposition aux rayonnements solaires artificiels. L’agence tente ainsi de contrer certains messages parus dans la presse grand public qui évoquent un effet protecteur des ultraviolets (UV) sur l’incidence de certains cancers non cutanés, en raison de leur rôle dans la production de vitamine D.
Selon l’Institut, cette affirmation repose sur des arguments scientifiques insuffisants. Les études établissant le rôle protecteur des rayonnements UV contre certains cancers (sein, prostate et côlon) sont de faible niveau de preuve. La relation entre concentration de vitamine D dans le sang et ces cancers est loin d’être évidente et « semble contradictoire » : des doses élevées de vitamine D peuvent diminuer le risque de cancer colorectal, mais augmenter celui du cancer du pancréas. Certains travaux, réalisés sur un faible échantillon de population, établissent un lien positif entre production de vitamine D et expositions aux UV artificiels. « Toutefois, aucune étude n’a été menée sur des appareils correspondant aux caractéristiques strictement définies par la réglementation française. Les résultats obtenus ne peuvent donc pas être transposés en l’état aux appareils mis à disposition du public en France », souligne l’INCA.
L’apport bénéfice/risque est donc négatif, d’autant plus que le rayonnement émis par les installations de bronzage artificiel a été classé « cancérogène certain pour l’homme » en 2009 par le Centre international de recherche sur le cancer. Il représente, avec l’exposition aux rayonnements solaires, le principal facteur de risque environnemental des cancers de la peau.
L’INCA rappelle en outre que l’apport en vitamine D est possible par voie orale, indiquée depuis 2003 par l’Organisation mondiale de la santé pour remédier à ce type de carence (qui toucherait seulement 4,5 % des Français).
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