DEPUIS 2005, l'INCa a mis en oeuvre la mission d'impulsion et de financement de la recherche sur le cancer dont il est chargé par la loi. Cette mission se concentre sur le financement de la recherche de transferts, de la recherche clinique et de l'innovation. Dans ce cadre, l'INCa agit d'une part avec son budget propre, principalement via des appels à projets. Mais aussi au travers de financements de l'assurance-maladie gérés par la DHOS (Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins), pour lesquels l'institut organise et évalue les appels à projets compétitifs. «En 2007, 60% du budget de l'INCa étaient dédiés aux actions de recherche, à hauteur de 60millions d'euros, renforcés par des actions spécifiques en partenariat avec le ministère de Santé, à hauteur de 21millions d'euros», indique le Pr Fabien Calvo, directeur général adjoint en charge de la recherche à l'INCa.
Le département de la recherche de l'institut comporte trois grands domaines d'intervention : la biologie du cancer ; la recherche clinique ; et un domaine englobant les sciences humaines, économiques, sociales, l'épidémiologie et la santé publique, dont l'objectif est de répondre aux questions ayant trait à la société.
«Nous proposons, chaque année, deux vagues d'appels à projets compétitifs soumis à une expertise internationale et à notre financement. Nous avons privilégié, de manière récurrente, des projets libres et des programmes transversaux. Nous mettons en place une politique de dépistage et de diagnostic précoce des cancers colo-rectaux. Et avons voulu accompagner cette politique d'un grand projet transversal (du fondamental aux technologies innovantes) s'adressant aux tumeurs colo-rectales. Nous développons aussi un grand programme dans le domaine des lymphomes. Et, courant 2009, nous travaillerons sur le cancer du foie et les tumeurs pédiatriques et rares. Notre objectif étant de réduire le temps entre les hypothèses et de nouvelles thérapeutiques», poursuit le Pr Calvo. Pour cela, l'institut lance des appels à projets ciblés et tente de favoriser la formation des médecins.
Par ailleurs, l'INCa a participé au renforcement des infrastructures régionales. «Nous avons subventionné sept cancéropôles régionaux sur la base de projets structurants, à hauteur de 50millions d'euros en sept ans. Nous soutenons aussi des projets de recherche en réseau faisant appel à la constitution de banques de tumeurs, de programmes spécifiques s'adressant à des pathologies particulières tels les cancers du poumon ou du rein. Nous avons lancé un grand programme national de génomique qui commence à porter ses fruits: bientôt, les premiers résultats seront publiés, notamment ceux relatifs à la prédisposition génétique au cancer du poumon. Nous participons aussi à la recherche clinique par le biais d'essais pour lesquels l'INCA est promoteur», précise le Pr Calvo.
L'INCa soutient, en outre, le développement de la recherche en sciences humaines, économiques et sociales. Les appels à projets ont porté sur la souffrance des malades et des proches, le maintien et le retour à l'emploi ou encore la qualité de vie des personnes atteintes d'un cancer. L'institut participe, en collaboration avec le ministère de la Santé, au soutien des techniques innovantes et coûteuses (endoscopies, dosimétrie…).
Pour les prochaines années, les axes de stratégies de l'INCa portent sur la prévention des risques, en particulier sur l'identification des facteurs de risque dans l'environnement au travail et dans les comportements. Mais aussi sur l'identification des facteurs de la prédisposition individuelle génétique face à ces risques. Autre axe que l'institut souhaite développer : le dépistage précoce des cancers, avec des politiques actives sur des tumeurs telles que celles de la prostate ou de la vessie. Objectif : identifier et démembrer la maladie cancéreuse et identifier les cibles du traitement afin qu'il soit adapté à chaque patient. Enfin, l'INCa mettra aussi l'accent sur la prévention des récidives, la recherche sur les stratégies thérapeutiques nouvelles et l'individualisation du traitement.
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