SI LE NOMBRE de femmes dans la recherche scientifique a doublé en France depuis 1992, leur présence diminue dans les postes de responsabilité. Dans les organismes publics, 33 % des chercheurs étaient des femmes en 2003, soit deux points de plus qu'en 2000, selon les dernières statistiques du ministère de l'Education et de la Recherche. Elles constituaient en revanche plus de la moitié du « personnel de soutien » administratif et scientifique, contre 16 % des professeurs d'université et 22 % des directeurs de recherche. « Toutes choses égales par ailleurs, les femmes sont moins promues que les hommes », résume Catherine Marry, du Cnrs.
« Le plafond de verre » qui empêche la progression des femmes vers les postes à responsabilité « existe partout en Europe », selon les résultats d'une enquête menée auprès de quelque 300 chercheurs européens par la sociologue Emmanuelle Latour, de l'université de Toulouse. D'après ses travaux, ce sont les collègues masculins qui semblent « poser des obstacles », ainsi que le personnel de soutien administratif et scientifique, qui « se met à la disposition des hommes qui font carrière ». Dans les relations de travail, « la parole des femmes est ignorée à moins d'être reprise à son compte par un collègue masculin », confirme une autre étude, menée dans plusieurs universités et centres de recherche d'Allemagne par la chercheuse Beate Krais, de l'université de Darmstadt.
« Cela engendre un découragement et ce qui est perçu comme une autoélimination des femmes du secteur de la recherche », analyse B. Krais.
Il a longtemps été dit, pour expliquer la faible représentation des femmes dans les postes de responsabilité, que les travaux des chercheuses étaient de moindre qualité, ou paraissaient dans des revues moins reconnues. Des recherches récentes montrent qu' « il n'y a plus de différence », souligne Catherine Marry. « Mais la configuration familiale joue un rôle déterminant », avec une « prime au père de famille » dont l'épouse s'occupe du foyer.
La France comptait en 2003 plus de 66 000 femmes chercheuses ou ingénieurs, soit 28 % de l'effectif global, ce qui la place dans la moyenne européenne, selon les chiffres du ministère de l'Education et de la Recherche. Elle arrive derrière le Portugal, l'Espagne, la Grèce ou la Finlande, qui comptent entre 35 et 50 % de chercheuses. Mais elle devance les Pays-Bas, l'Autriche ou l'Allemagne (de 21 à 27 %). Dans l'ensemble de l'Union européenne, 13,2 % des postes supérieurs dans la recherche sont confiés à des femmes.
Promotion des femmes dans la recherche
L'impossible parité
Publié le 11/12/2005
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7861
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