Théâtre
Dans une scénographie qui enveloppe le public, en langue espagnole, porté par une actrice au jeu profond, Maria Jesus Valdés, que dirige Juan Carlos Pérez de la Fuente, ce texte touche et trouble.
Loin de tout tapage médiatique, au fin fond de la Cartoucherie, dans ce très beau théâtre qu'est l'Epée de Bois, a lieu, pour quelques représentations encore, une cérémonie très particulière qui nous permet d'approcher une immense interprète espagnole, un metteur en scène imaginatif et précis et de découvrir un texte à la fois très intime et très audacieux de l'auteur du « Cimetière des voitures ».
Dans une mise en scène de Juan Carlos Pérez de la Fuente, Maria Jesus Valdés incarne la voix d'une femme impressionnante et tendre, sévère et vulnérable, la voix de celle qui parle dans « Carta de amor », sous-titré « Como un suplicio chino » (« Lettre d'amour/Comme un supplice chinois »). Une production du Centre dramatique national, une prestigieuse institution dramatique qui a choisi ce texte très particulier de Fernando Arrabal et nous l'offre. Pas de traduction, mais le jeu de l'interprète force l'admiration.
C'est sur le plateau de la grande salle de l'Epée de Bois qu'est installé ce décor qui enveloppe le public et nous enferme dans l'intimité de cette femme qui s'adresse à son fils, en vient au temps des aveux, tente de dissiper les soupçons.
Arrabal reprend ici tous les thèmes qui hantent son œuvre, reprend toutes les questions qui sont au cœur de sa vie et qui inspirent son travail de peintre, de cinéaste, d'écrivain. Mais il va plus loin. Sans masque. La langue est belle, fluide, et la comédienne, si proche, s'adresse à nous sans autre défense que son aveu... Le fait qu'elle ne soit pas familière du public français ajoute au sentiment de vérité...
Tout est très délicatement traité : la scénographie, les objets, les lumières, le film, les images projetées. Pour peu qu'on entende la langue espagnole, on est subjugué. Et si l'on ne comprend pas tout, la proposition est bouleversante.
Théâtre de l'Epée de Bois, à la Cartoucherie de Vincennes, à 20 h du mardi au samedi et le dimanche à 16 h. (01.48.08.39.74). Durée : 1 h. Jusqu'au 19 octobre. En langue espagnole.
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