CONGRES HEBDO
L A douleur chronique, rebelle, du patient arthrosique engendre très fréquemment une incapacité fonctionnelle, voire un handicap, auxquels peuvent s'ajouter des retentissements somatiques, psychologiques et comportementaux. L'objectif du traitement est alors de permettre au patient de mieux gérer son handicap et d'améliorer sa qualité de vie.
Dans ce contexte et sachant que l'arthrose est une maladie qui se poursuit au long cours sans guérison définitive possible, il est important de passer avec le patient un contrat thérapeutique pour fixer avec lui, d'une part, les objectifs du traitement, d'autre part, les moyens mis en uvre pour les atteindre.
« La satisfaction qu'un patient peut tirer d'un traitement est essentiellement fonction ce qu'il en attend. Il faut donc se mettre d'accord, négocier des objectifs qui soient à la fois réalistes et mesurables et l'informer des progrès qui pourront être obtenus », explique le Dr Maurice Bensignor.
En pratique, un tel contrat thérapeutique n'est pas seulement fondé sur des objectifs en termes de diminution de la douleur mais en termes de bénéfices obtenus par la réduction de la douleur (activités, tâches quotidiennes devenues possibles, conséquences dans la vie familiale et professionnelle...).
La réadaptation
Ainsi, le patient peut au quotidien évaluer l'amélioration liée au traitement. Il s'installe dans une dynamique de progrès : lorsque les premiers objectifs sont atteints, d'autres sont fixés de telle sorte qu'il retrouve peu à peu un « mieux-être ». L'objectif à atteindre chez un patient arthrosique chronique est plus un objectif de réadaptation que de guérison.
Cependant, lorsque les objectifs fixés par le patient ne sont pas réalistes, d'autres doivent d'emblée être négociés en s'attachant à comprendre la plainte : « j'ai mal » peut signifier « je suis mal », c'est-à-dire, diminué, dévalorisé. Les objectifs doivent prendre en compte sa capacité à se rendre utile.
Enfin, la plainte peut traduire une souffrance liée à des conditions de vie défavorables (isolement, solitude), à des problèmes personnels qui n'incitent pas le patient à mobiliser ses propres ressources pour attendre d'autres objectifs que des gestes quotidiens ; une psychothérapie de soutien est alors indispensable pour lui faire prendre conscience du problème.
En pratique, le contrat thérapeutique doit être adapté à chaque patient, en tenant compte de ses besoins, de sa demande, de ce qui se cache derrière la demande et de la possibilité d'y répondre en fonction de ses antécédents, de son profil psychologique, de sa structure névrotique et de son environnement.
D'après un entretien avec le Dr Maurice Bensignor.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature