POUR William DERE (Amgen), les thérapies ciblées représentent une partie majeure dans les axes de lutte contre les cancers. Par leurs actions plus spécifiques, elles agissent de façon efficace sur la destruction des cellules tumorales tout en engendrant un minimum d'effets secondaires. La recherche d'Amgen est très impliquée dans des cibles de plus en plus fines pour apporter des réponses plus efficaces, adaptées le mieux possible à chaque patient.
Parmi les thérapies ciblées développées par Amgen, le panitumumab (Vectibix aux Etats-Unis) présente des espoirs dans la prise en charge des cancers colo-rectaux métastatiques. Le panitumumab est un anticorps monoclonal de type humain dirigé contre le récepteur de croissance épidermique, l'EGF (Epidermal Growth Factor). Autorisé par la FDA en 2006 pour le traitement du cancer colo-rectal exprimant EGrF, une protéine jouant un rôle majeur dans la transmission du signal des cellules tumorales, Vectibix a récemment obtenu un avis positif du CHMP (European Committee for Medicinal Products for Human Use) pour sa commercialisation dans l'Union européenne en monothérapie dans le traitement du cancer colo-rectal métastatique chez les patients avec le gène Kras non muté. Ce gène apparaît jouer un rôle important dans la régulation de la croissance cellulaire et dans l'oncogenèse. Activé, il entraîne une résistance aux traitements anti-EGrF (c'est le cas de 40 % des patients).
Un impact sur la survie sans progression.
Les résultats d'une étude de phase III publiée dans le « Journal of Oncology » en 2007 avaient démontré que l'administration de Vectibix seul toutes les deux semaines avait un impact significatif sur la survie sans progression des patients avec un cancer colo-rectal réfractaire à la chimiothérapie standard (irinotécan, oxiplatine), avec une réduction de 46 % des taux de progression de la maladie ou du décès en comparaison à un traitement palliatif exclusif. Une extension de cette étude a également montré une corrélation entre les patients non répondeurs au panitumumab et la présence chez eux de mutations du gène Kras. L'identification des patients avec le gène Kras non muté (60 % des patients), leur sélection va permettre un impact plus efficace du traitement par panitumumab. «L'analyse de ce biomarqueur chez les patients est une étape importante dans la personnalisation du traitement du cancer», souligne le Pr Tim Turnham, (alliance contre le cancer du côlon).
Les effets secondaires de ce traitement prometteur sont le plus souvent des problèmes dermatologiques, des nausées, des vomissements, de la fatigue, des douleurs abdominales.
La recherche d'Amgen est très active, avec un très fort potentiel de développement. On peut ainsi citer le développement de l'AMG 531, une molécule proapoptotique, induisant l'apoptose par activation sélective de récepteurs sur la cellule cancéreuse.
Plaquettes, prévention des métastases.
Dans les soins de support, parmi les nouvelles molécules en cours d'étude, on relève l'AMG 531 appartenant à une nouvelle génération de thérapie thrombopoïétique. Ce peptide, un peptibody stimule la production des plaquettes. La cible est le traitement du purpura thrombopénique idiopathique (PTI), une maladie auto-immune entraînant de graves hémorragies.
L'autre développement de la recherche d'Amgen est le développement du dénosumab dans le traitement et la prévention des métastases osseuses induites par différents cancers (sein, prostate, thyroïde…). Cet anticorps monoclonal humain IgG2 neutralise le RANK-ligand (RANKL) dans son activité pro-ostéoclastique.
Dans le traitement de la prise en charge de l'ostéoporose chez des femmes ménopausées, le dénosumab a entraîné des réductions significatives de la résorption osseuse et des augmentations significatives de la densité osseuse accompagnées d'une tolérance excellente.
Barcelone, d'après une conférence de presse organisée par Amgen dans le cadre du 14e ECCO (European Cancer Conference).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature