Grâce à la combinaison vaccinale, certaines vaccinations ont été mieux acceptées. Ainsi, la vaccination contre la rubéole et les oreillons, incontestée par le public, a réussi en France à « booster » celle de la rougeole avec le vaccin associant les trois immunisations. « Plus on associe les vaccins, plus on améliore la couverture vaccinale. Et plus on associe, moins ça coûte cher à la Sécurité sociale », insiste le Pr Philippe Reinert.
En pratique, l'enfant européen de moins de 2 ans doit bénéficier de 35 immunisations, qui, actuellement, grâce aux combinaisons vaccinales, sont effectuées en 9 injections, et bientôt en 6. Pour le sujet de moins de 18 ans, 11 injections lui permettent de bénéficier de 55 immunisations.
Les succès spectaculaires obtenus ces dernières années par les vaccins pentavalents sur des infections invasives à Haemophilus b incitent à continuer dans la voie des combinaisons vaccinales. Cependant, la réalisation de multicombinaisons vaccinales exposent à différents problèmes. Une des principales difficultés rencontrées est le phénomène d'interférence immune qui conduit à une moins bonne synthèse des anticorps pour certaines valences vaccinales lorsqu'elles sont combinées aux autres.
Hexavac est l'un des deux vaccins combinés hexavalents qui ont récemment obtenu une AMM européenne par procédure centralisée. Il contient les valences diphtérique, tétanique, polio, coqueluche acellulaire, Haemophilus b et hépatite B. La réponse anticorps obtenue après la primovaccination (2, 4, 6 mois) est bonne pour l'ensemble des valences vaccinales avec des taux de séroconversion élevés.
Un phénomène d'interférence est observé avec l'H aemophilus. L'impact clinique en termes de protection de ce phénomène n'est toutefois pas démontré, car l'immunogénécité au rappel est forte suggérant un phénomène mémoire. Des données d'efficacité sont attendues dès que le recul sera suffisant, en particulier pour la coqueluche et les infections invasives à Haemophilus b.
Il est logique aussi d'espérer des vaccins combinés avec une tolérance au moins égale aux vaccins qu'ils remplacent. Les vaccins pentavalents comportant une valence coquelucheuse acellulaire avaient déjà démontré un profil de tolérance significativement supérieur aux précédents, conduisant de nombreux pays qui ne vaccinaient pas ou plus contre la coqueluche à utiliser ce type de vaccin.
Hexavac a été testé dans des études cliniques chez plus de 8 000 enfants. Une fièvre supérieure à 38 °C, une induration et/ou une rougeur de plus de 2 cm sont survenues dans moins de 15 % des cas. La fréquence des réactions locales et systémiques est comparable à celle observée avec des vaccins pentavalents acellulaires. Hexavac est aujourd'hui le premier vaccin liquide du nourrisson permettant la vaccination contre 6 maladies en une seule injection.
Amphi parrainé par les Laboratoires Aventis Pasteur Mérieux, auquel participaient les Prs Philippe Reinert (CHI, Créteil) et Emmanuel Grimprel (hôpital Armand-Trousseau, Paris), et le Dr Robert Cohen (CHI, Créteil).
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