Facteurs de risque
LES FACTEURS de risque cardio-vasculaire (CV) sont nombreux, mais trois d'entre eux, modifiables, ont une influence majeure : l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie et le tabagisme. De gros progrès ont été faits dans la lutte contre les deux premiers, notamment grâce aux moyens thérapeutiques efficaces dont on dispose aujourd'hui. Pour Bryan Williams (université de Leicester, Royaume-Uni), la prochaine cible est de diminuer le nombre de fumeurs qui, selon les estimations, devrait passer, dans le monde, de 1,25 milliard en 2000 à 1,64 milliard en 2030. Parallèlement, si l'on se fie à ces prévisions, la mortalité associée passera de 4,83 millions de décès par an à près de 10 millions pendant cette période. En Europe, il y aurait, chaque année, 1,2 million de morts directement liées au tabac, parmi lesquelles 430 000 seraient provoquées par une maladie cardio-vasculaire.
Fumer double le risque de développer une maladie cardio-vasculaire et multiplie par trois le risque de décès d'origine cardiaque.
Mais la bonne nouvelle est que le fait d'arrêter de fumer a des effets spectaculaires. Dès la première année, le risque CV est diminué par 2 et après quinze ans de sevrage, il redevient comparable à celui d'une personne n'ayant jamais touché une cigarette. Autre bonne nouvelle, les effets bénéfiques de l'arrêt viennent renforcer ceux de la lutte contre les autres facteurs de risque. L'arrêt du tabac a un impact favorable sur le profil lipidique et la fonction endothéliale, diminue l'activation plaquettaire, le fibrinogène, l'homocystéine et la protéine C réactive.
Les aides au sevrage.
Les efforts faits par les autorités de santé, les mesures coercitives prises pour interdire le tabac dans les lieux publics ont donné des résultats appréciables, notamment dans les pays industrialisés. Les moyens thérapeutiques comme les substituts nicotiniques, le bupropion ou le rimonabant ont aidé beaucoup de personnes à arrêter.
Nouvel arrivé, la varenicline est un autre médicament, actuellement en cours de développement, qui semble prometteur. C'est le premier représentant d'une nouvelle classe thérapeutique, les agonistes partiels des récepteurs alpha 4-bêta 2-nicotiniques. Cette molécule a l'avantage d'avoir des propriétés agonistes similaires à celles des substituts nicotiniques et, semble-t-il, de diminuer la sensation de manque et les symptômes de sevrage. Sous varenicline, les fumeurs renonceraient plus facilement à la cigarette « récompense » qu'ils s'accordent volontiers, même lorsqu'ils utilisent des substituts nicotiniques, ce qui permettrait un sevrage complet sous traitement plus rapide.
D'après la communication de Bryan Williams lors d'un symposium organisé par l'European Board for Accreditation in Cardiology (Ebac) avec le soutien des Laboratoires Pfizer.
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