Asco 2014

L’immunothérapie confirme son potentiel

Publié le 17/06/2014
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Le mélanome a été le premier cancer à bénéficier de l’apport de l’immunothérapie. Mais désormais cette nouvelle méthode thérapeutique est évaluée dans d’autres indications comme le cancer du poumon. Premier bilan.

L'immunothérapie après avoir créé l’évènement en 2013 transforme l’essai à l’Asco, le principal congrès mondial en cancérologie en 2014. Le mélanome métastatique a été le premier cancer à bénéficier de ce nouveau mécanisme thérapeutique avec l’ipilimumab (Yervoy, Bristol-Myers-Squibb). Pour la première fois, des malades insensibles à la chimiothérapie sont alors en rémission au prix toutefois chez certains patients d’une grave toxicité. Le mode d’action repose sur le blocage d’un récepteur, le CTLA-4 qui ralentit le système immunitaire.

Le bénéfice de l’immunothérapie est démontré

Quelle doit être la place de ce nouveau traitement au sein de l’arsenal thérapeutique ? Alors qu’il était prescrit à un stade tardif, un essai de phase III mené par le Pr Alexander Eggermont (Institut Gustave-Roussy, Villejuif) a évalué l’intérêt de l’ipilumbab chez des patients porteurs d’un mélanome non métastasé mais à haut risque de récidive. La rechute est réduite d’un tiers chez les patients traités avec un recul de trois ans. Conclusion, le bénéfice de l’immunothérapie est pour la première fois démontré à des stades précoces de l’histoire naturelle de la maladie.

D’autres anticorps monoclonaux dotés d’une meilleure tolérance empruntent une autre voie comme les antis PD-1 et anti PDL-1. Comme ils agissent de manière différente, l’association des anti CTLA-4 et des anti PD-1 a été envisagée très rapidement. Et les premiers résultats ont été présentés à Chicago. Un essai de phase 1b associant dans le mélanome l’ipilimumab et le nivolumab, deux produits développés par BMS, s’est révélé prometteur. Certes, les effectifs sont limités avec 94 patients inclus. Mais c’est la première fois que l’on observe une survie de plus de trois ans chez des patients inopérables. Aujourd’hui, ces nouveaux traitements sont étudiés dans d’autres localisations comme le poumon par exemple. Le nivolumab a ainsi été administré en première ligne et en monothérapie dans les cancers bronchiques. D’autres anti-PD1 sont en cours d’expérimentation. À l’issue de cette nouvelle édition de l’Asco 2014, l’immunothérapie avec les thérapies ciblées s’impose définitivement dans la cour des grands traitements prometteurs.

G.N.

Source : Décision Santé: 297