EN ITALIE, la politique de vaccination des enfants et des adolescents appliquée depuis 1991 a fait que la quasi-totalité de moins de 25 ans vivant actuellement sur le territoire a reçu au moins trois injections contre le virus de l'hépatite B. Afin de tester l'intérêt d'un rappel à 12 ans, pour les enfants vaccinés au cours de leur enfance, et d'un rappel à 22 ans, pour les plus âgés, des virologues italiens ont mis en place, sur une population d'enfants et de jeunes adultes, une évaluation du degré d'immunité dix ans après les premières injections.
Les investigateurs, coordonnés par le Dr Alessandro Remo Zanetti (Milan), ont sélectionné 1 212 enfants vaccinés en 1991 par trois injections et 446 jeunes conscrits immunisés par vaccin au cours de leur douzième année. Dans le sérum de tous les sujets, on a recherché l'antigène HBs, et les anticorps anti-HBs et -HBc.
Un taux d'Ac anti-HBs supérieur à 10 UI/l.
Près de 65 % des enfants présentaient un taux d'anticorps anti-HBs supérieur à 10 UI/l (valeur considérée comme protectrice) dix ans après leur première vaccination. Le sérum d'un enfant s'est révélé discordant : positif pour les anticorps anti-HBc, mais négatif pour les anticorps anti-HBs et l'ADN viral. Chez 27 % des enfants, le taux d'anticorps anti-HBs ou HBc était inférieur à 10 UI/l. Enfin, 9 % des enfants présentaient des taux indétectables. Pour les 446 recrues, ces chiffres étaient respectivement de 89 %, 7 % et 4 %. Le taux moyen d'anticorps s'est révélé plus important chez les recrues que chez les enfants (234 contre 32 UI/l).
Dans les deux populations, lorsque le taux d'anticorps était inférieur à 10 UI/l, un rappel était pratiqué. Cette nouvelle injection a permis une augmentation nette des taux d'anticorps chez 97 % des enfants et 96 % des conscrits.
Dans un éditorial, les Drs Jia-Horn Kao et Ding Shinn Chen (Taiwan) précisent que « la disparition des anticorps anti-HBs ne correspond pas systématiquement à une perte de l'immunité vis-à-vis du virus. Il semblerait qu'il persiste une mémoire immunologique qui peut être mise en évidence au niveau des lymphocytes du sang circulant ». Dans un pays comme Taiwan où l'hépatite B est considérée comme hyperendémique, les études tendent à prouver que les rappels ne sont nécessaires que tous les quatorze à dix-huit ans. Les auteurs italiens concluent pour leur part que « le rappel n'est pas nécessaire dix ans après la première vaccination et que des études sérologiques à plus long terme permettront d'évaluer précisément le moment idéal des revaccinations ».
« Lancet » vol. 366, pp. 1337-1339 et 1379-1984, 15 octobre 2005.
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