L'ETUDE Iris (International Randomized IFN vs ST1571) a porté sur 1 106 patients ; il s'agit de la plus grande étude de phase III jamais réalisée chez des patients atteints de leucémie myéloïde chronique. Dans ce travail, ont été inclus de juin 2000 à janvier 2001 des patients atteints d'une LMC à chromosome Philadelphie (bcr-abl) positif (Ph+) nouvellement diagnostiquée. Ils étaient répartis dans 117 centres à travers 16 pays. L'étude a comparé 553 patients traités avec l'imatinib seul et 553 avec l'association interféron + cytarabine.
« L'étude Iris continue de montrer des réponses durables chez les patients traités avec l'imatinib », explique le Pr François Guilhot, (département d'oncologie hématologique et de thérapie cellulaire, CHU La Mileterie, Poitiers). « Pour les patients qui ont les meilleurs taux de réponse au traitement, la probabilité de stopper la progression de la maladie est très élevée. »
A 42 mois de traitement avec l'imatinib, explique un communiqué du CHU le Poitiers, le taux de patients sans progression de la maladie est de 84 % ; il est même de 93 % chez les patients prenant l'imatinib en première intention et obtenant une réponse cytogénétique complète dans les douze mois qui suivent le début du traitement (contre 74 % chez ceux qui n'ont pas eu de réponse complète) ; seulement 6 % atteignent les phases les plus avancées de la maladie (phases accélérées ou crises blastiques). Quant au taux de survie sous imatinib, il est de 97 % à quarante-deux mois.
Chez les patients qui ont obtenu une réponse cytogénétique complète et une réduction de 3 log ou plus des gènes Bcr/Abl (réponse moléculaire) à douze mois, la probabilité de stopper la progression de la maladie est de 98 % à quarante-deux mois, contre 90 % pour les patients ayant obtenu une réponse cytogénétique complète et une réduction inférieure à 3 log ; elle est de 75 % pour les patients n'ayant pas obtenu de réponse cytogénétique complète.
Que signifient, dans la LMC, les termes « réponse moléculaire », « réponse hématologique » et « réponse cytogénétique majeure » ? Une réponse moléculaire signifie la disparition ou la réduction de la quantité du gène Bcr-Abl (ce gène de fusion conduit à la formation d'une protéine anormale à forte activité autonome tyrosine kinase ; cette protéine est responsable d'une activation en cascade de différentes kinases cellulaires, d'où prolifération permanente des leucocytes, signe caractéristique de la LMC). Une réponse hématologique complète signifie un retour à la normale des cellules du sang, constatée depuis quatre semaines - cependant, les cellules Ph + peuvent toujours être présentes. Une réponse cytogénétique majeure signifie que l'on détecte moins de 35 % des cellules Ph + ; dans le cadre d'une réponse cytogénétique complète, les cellules Ph + sont toujours présentes.
Cette étude, présentée au congrès de l'American Society of Hematology, a été publiée dans « Blood » , abstract 212, vol. 104, n° 11, 16 novembre 2004.
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