L'illustre passion d'Ipoustéguy

Publié le 15/05/2003

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Cimaises

Jean-Robert Ipoustéguy est surtout connu comme sculpteur. Ses corps humains aux formes symboliques ont souvent fait l'objet de commandes publiques ou d'expositions. Pendant la guerre, l'artiste, conduit à travailler comme cimentier et ferrailleur, apprendra à considérer le plâtre, le ciment et le marbre comme des matériaux d'expression artistique.
Mais l'on connaît moins Ipoustéguy en tant que peintre. Formé dès son plus jeune âge au dessin, l'artiste n'a jamais renoncé au pinceau. Il présente aujourd'hui 61 gouaches réunies sous le titre de « l'Illustre Passion », placées sur les piliers des nefs latérales de l'église Saint-Roch à Paris. La référence au christianisme avait déjà inspiré à l'artiste plusieurs créations, fresques et statues. Mais ici, c'est la vie du Christ dans son intégralité qui est illustrée, depuis l'Annonciation jusqu'à la Résurrection, avec notamment l'épisode de la Passion, décliné en une trentaine de peintures aux couleurs tantôt pastels et sereines, tantôt vives. « Pour moi, Jésus est un homme », aime à dire Ipoustéguy. Beaucoup d'humanité en effet dans ce travail inspiré par le divin.

Église Saint-Roch, 24, rue Saint-Roch, Paris 1er. Tél. 01.42.44.13.20. Du lundi au dimanche, de 8 h à 19 h. Jusqu'au 8 juin.

Mark Brusse

C'est sur du papier Hanji, un papier de mûrier coréen, que Mark Brusse a peint ses dernières uvres, qui remontent aux dix années écoulées. La galerie municipale de Vitry en donne un aperçu et dévoile au passage les sculptures-assemblages en bois, en bronze, ainsi que les terres cuites de l'artiste. Détrempe, tempéra (procédé pictural à base d'uf), pastel gras... La matière que Brusse travaille est légère, naturelle, originelle. Elle rappelle la technique de la fresque. Ses couleurs sont tantôt tendres, tantôt brutes et rupestres. Roland Topor qualifiait les travaux de Brusse d' « uvres morales, de machines à être ». Un cur humain, un cerveau, des organes, un « salut de tortue » hantent ces images à la fois figuratives et brumeuses. On est comme dans un rêve, délicat et mystérieux. Le monde étrange de Brusse attire l'il, irrésistiblement.

Galerie municipale, 59, avenue Guy-Môquet, 94400 Vitry-sur-Seine. Du mardi au dimanche de 14 h à 19 h. Jusqu'au 28 mai.

« Le Grand Tour » à Chalon-sur-Saône

Ils sont trois photographes, issus d'un même collectif d'artistes, à être partis photographier le Moyen-Orient : Ange Leccia à Damas et à Alexandrie, Jean-Luc Moulène à Saïda (Liban) et Patrick Tosani en Palestine. De ces pérégrinations est né un très intéressant rapprochement entre les clichés de ces photographes et ceux du fonds oriental du musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône. Aux côtés des épreuves des pionniers de la photographie naissante du XIXe siècle, on admirera des visions actuelles du Moyen-Orient. De mosquées en chapiteaux, de temples funéraires en couchers de soleil, de portraits d'enfants en portraits de pèlerins..., des regards croisés touchants, réalistes et poétiques à la fois.

Musée Nicéphore Niépce, 28, quai des Messageries, 71100 Chalon-sur-Saône. Tél. 03.85.48.41.98. Jusqu'au 25 mai.

D. T.