Législatives
De notre correspondante
« Au départ, il s'agissait d'un projet collectif , explique le Dr Rehby, porte-parole de la Coordination nationale des généralistes ; nous souhaitions présenter un candidat contre toutes les grandes figures de la politique : Hollande, Fillon, Mattei, Juppé, etc., pour ouvrir le débat sur l'énorme fracture qui sépare les technocrates français et la population. L'idée était séduisante, mais l'engagement politique demande un investissement en temps dont personne ne dispose ! Du coup, je me suis retrouvé seul. C'est un peu dingue, mais je ne le regrette pas. »
Jean-Marc Rehby affronte donc l'ancienne ministre de l'Emploi et de la Solidarité dans la cinquième circonscription du Nord, un secteur regroupant les cantons d'Haubourdin et de Seclin. Vingt-deux communes au total, 50 000 électeurs et 17 candidats, parmi lesquels plusieurs élus locaux. Le combat s'annonce rude pour le médecin lillois qui présente une « candidature citoyenne », sans étiquette politique.
Son credo : développer plus d'égalité, de justice et de solidarité en France. Jean-Marc Rehby propose de simplifier les impôts, réformer les collectivités locales et la justice, lutter contre l'échec scolaire, et supprimer les quotas d'actes pour les infirmières et les kinés.
Des idées que le candidat indépendant essaie de faire passer auprès des électeurs, avec les moyens du bord : professions de foi, impression des étiquettes, envoi : il fait tout lui-même, jusqu'au collage des affiches, le soir et le week-end. « C'est une candidature artisanale, à la maison », explique-t-il avec le sourire.
Médecin de jour et candidat de nuit
Difficile de concilier vie professionnelle et engagement politique.
« Lorsqu'on est généraliste, souligne le Dr Rehby, on ne peut pas se mettre en stand-by. Entre les consultations, les réunions professionnelles et les négociations à Paris pour la Coordination il me reste peu de temps pour mener campagne. Lorsqu'on n'est membre d'aucun parti ou que l'on n'est pas adossé à un appareil, le combat est inégal. Je suis parti la fleur au fusil et je réalise qu'il est impossible de s'imposer face aux grands candidats. Je n'ai pas de couverture médiatique, pas de moyens techniques. C'est un peu comme si je partais faire le Mont-Blanc en basket. Mais je prends la chose avec humour et dérision. »
Jusqu'ici, Jean-Marc Rehby n'a pas eu l'occasion de rencontrer sur le terrain la candidate socialiste. Un débat public avec Martine Aubry ne lui aurait pourtant pas déplu. Mais il n'a pas été invité dans la cour des grands. « Si par un miracle incroyable, j'arrivais au second tour, je fermerais le cabinet une semaine et j'irais labourer le terrain. » En attendant, Jean-Marc Rehby continue sa campagne sur le mode artisanal : médecin le jour et candidat la nuit.
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