TOURISME
A perte de vue les champs de canne à sucre ondulent sous les alizés. Immenses tapis de vert profond traversés au fil des heures par les longues ombres de sombres collines, de pics ciselés et de montagnes étranges, comme le Pieter Both qui domine toute l'île de son sommet pointu où repose en équilibre instable un énorme rocher.
Plus loin, à l'ouest, l'île se couvre de forêts profondes parsemées de pittoresques gorges rocheuses, de cascades et de rivières aux eaux claires qui coulent vers l'océan.
Avec ses 1 865 km2 de superficie Maurice offre une incroyable diversité de paysages.
On passe allègrement des plages « tahitiennes » de carte postale - sable blanc et cocotiers - aux côtes bretonnes avec rochers déchiquetés battus par les vagues.
Aussi riches qu'un aquarium, les fonds turquoises de l'océan grouillent de poissons multicolores de toutes espèces.
Vierge de toutes bestioles venimeuses, la végétation luxuriante n'abrite qu'oiseaux chanteurs, cerfs et biches paisibles et petits singes espiègles.
Des allures de paradis perdu qui inspirèrent tour à tour, Bernardin de Saint Pierre et son romantique « Paul et Virginie », Beaudelaire et ses « Fleurs du Mal » et l'austère Joseph Conrad qui succomba aux charmes d'une belle créole.
Les noms des lieux et des villages chantent l'héritage du passé de l'ancienne Isle de France : Pamplemousse, Camp du Diable, Trou-d'Eau-Douce, Mahébourg, Camp Diable, Bon Courage, Le Pétrin, Curepipe, etc., et celui de la colonisation britannique : Albion, Black River Sébastopol ou Balaklava.
Partout dans les villes et les petites localités perdues au milieu des champs de cannes ou sur les côtes subsistent encore de vieilles maisons coloniales du temps de la présence française. Chefs-d'uvres en péril, ces maisons de bois, vastes demeures patriciennes ou modestes bicoques, sont souvent de pures merveilles.
Une incrotable diversité
A Moka, non loin de la capitale Port-Louis, l'une des plus belles est sans conteste Eurêka, vaste maison créole plantée au milieu d'un superbe jardin tropical, accrochée à flancs de montagne. Ancienne propriété de la famille Le Clézio, ce beau manoir du XVIIIe siècle, remarquablement restauré, est ouvert au public. Surnommée « la maison aux 109 portes » Eurêka abrite de remarquables collections d'objets rares et des meubles d'époque.
A Port Louis, le béton gris du modernisme tropical a remplacé les belles pierres volcaniques et le bois peint des construction d'antan. Hauts immeubles administratifs, banques, centres commerciaux et hôtels ont poussé comme champignons autour du port. Seuls subsistent encore, ça et là, quelques beaux bâtiments publics de l'époque victorienne et une poignées de vieilles demeures aux balcons ornés de frises tarabiscotées, rappels désuets des splendeurs de l'ancienne capitale coloniale.
Il faut se rendre tôt le matin, ou à la tombée du soir pour éviter l'accablante chaleur qui règne dans cette ville animée, dont le port est l'un des plus actifs de l'océan Indien.
Plus qu'ailleurs, c'est à Port Louis que l'on prend la mesure de l'incroyable diversité de peuples et de cultures qui règnent à Maurice. Mélange de styles et de civilisations : temples hindous et tamouls décorés comme des sapins de Noël, temples bouddhistes et pagodes chinoises, mosquées musulmanes comme celle de Jummah sur Royal Road, ou églises chrétiennes comme la haute cathédrale Saint James construite en sombres pierres volcaniques.
La place d'Armes et son esplanade s'étendent du palais du gouvernement aux quais du port, où veillent les statues de bronze de la reine Victoria et de l'ancien gouverneur français Mahé de la Bourdonnais, fondateur de la ville.
Rues grouillantes du quartier chinois et ses bazars regorgeant de produits et de bimbeloteries exotiques. Allées du vieux marché couvert du port où saris colorés, visages souriants et personnages enturbannés vaquent à travers les étals de légumes, les ustensiles de cuisine et les parterres de fruits. Lieux étonnants, à mi-chemin entre souks arabes et anciennes halles parisiennes où l'on trouve tout et n'importe quoi, comme ces herbes médicinales et magiques qui guérissent dit-on tous les maux du corps et de l'âme. Petits restaurants de rue aux odeurs savoureuses de cuisine indienne, créole et chinoise.
A deux pas de la place d'Armes le petit Musée d'histoire naturelle abrite, entre autre curiosité, l'unique exemplaire du squelette du fameux Dodo, le drôle d'oiseau dodu, symbole officiel de l'île. Cette espèce de gros dindon sans ailes, au bec proéminent, a depuis belle lurette complètement disparu de la surface de l'île, victime dit-on de la voracité des premiers colons hollandais.
Promenades parmi les arbres centenaires, les incroyables variétés de palmiers et les pièces d'eau décorées de nénuphars géants du célèbre jardin botanique de Pamplemousse, créé par l'intendant Pierre Poivre autour de la résidence du gouverneur Mahé de la Bourdonnais. Randonnées à travers les forêts du Domaine du Chasseur où vivent en liberté les cerfs importés de Java, ou dans les champs odorants des plantations d'ylang-ylang.
Plaisirs des plages immenses et des petites criques perdues où l'on ne rencontre guère âme qui vive malgré l'afflux du grand tourisme.
La fréquentation touristique - plus de 500 000 visiteurs par an - depuis une vingtaine d'année n'a en rien altéré la beauté de Maurice.
Raffinement et intimité
Bâtis le long des côtes et des plages, palaces luxueux ou petits hôtels de charme ont su jouer la carte de la discrétion en se fondant dans la nature.
Sur la côte ouest, rochers escarpés et longues plages de sable blancs s'entremêlent sur une côte splendide, aérée par le vent du large.
Niché dans la Baie-aux-Tortue, The Oberoi, l'un des tout nouveaux hôtels de luxe de l'île, s'étend au milieu d'un vaste domaine de 8 hectares. Le site offre au soleil couchant un panorama spectaculaire sur la mer et les montagnes volcaniques.
Mélange subtil d'influences occidentales, asiatiques et africaines, l'Oberoi a été conçu pour privilégier le raffinement et l'intimité. Harmonieusement disséminés dans le jardin 76 pavillons et villas se fondent au cur d'une luxuriante végétation tropicale savamment entretenue. Charpentes de bois et de chaume, sols d'ardoises massives, éléments de pierre brute et naturelle, apportent à l'ensemble un style sobre et dépouillé.
Entre lézardage sur le sable, planche à voile, pêche au gros, croisières en catamaran et excursions, on savourera la délicieuse cuisine du restaurant de l'hôtel, installée en plein air, sous le vaste toit de chaume d'un ancien arsenal entouré d'un plan d'eau. Une cuisine d'esprit mauricien, légère et parfumée, subtil mélange de saveurs créoles, indiennes, chinoises et européennes. Une cuisine digne du « pays parfumé que le soleil caresse », évoquée dans le poème de Beaudelaire dédié à la belle créole qu'il rencontra lors de son passage à Maurice.
TOURISME
Pour partir
TRANSPORTS :
Sur Air Mauritius 15 vols directs par semaine Paris-RCDG/Maurice à partir de 5 500 F (838,47 euros) A/R. Renseignements : Air Mauritius. Tél. 01.44.51.15.55.
FORMALITES :
Passeport en cours de validité.
SANTE :
Aucun vaccin obligatoire.
DECALAGE HORAIRE :
+ 2 heures d'avril à octobre.
+ 3 heures de novembre à mars.
CLIMAT :
Chaud de novembre à avril, un peu plus frais de juin à septembre.
MONNAIE :
la roupie mauricienne : 10 roupies = 2,70 F (0,41 euros). Cartes de crédit acceptées partout.
LANGUES :
Français et créole mauricien, anglais (langue administrative).
HOTELS :
- The Oberoi-Mauritius, Baie-aux-Tortues. Pointe aux Piments. Balaclava. Tél. 204.36.00 - Fax 204.36.25. E-mail : réservation@oberoi.intnet.mu et www.ihw.com:oberoimaur
Prix à partir de : 1 903,62 F (290 euros) la nuit.
L'un des plus récents palaces de l'île. Les suites disposent d'un jardin et d'une piscine privée. Deux piscines, 2 courts de tennis éclairés, SPAA avec salon de beauté, sauna, jacuzzi, centre de fitness et soins, sports nautiques (planches à voiles, voiliers et ski nautique).
Réservations (France) « The Leading Hotels of the World » Tél. 0153.67.10.10.
RESTAURANTS :
Créole, asiatique et européenne, la gastronomie mauricienne est riche en saveurs diverses.
Outre « The Restaurant » et « The Patio », les deux excellentes tables de l'Oberoi, on notera les excellents fruits de mer du Barachois (tél. 423.9361) à Bambous Virieux, le restaurant Tino (tél. 419.2769), Le Maho, à Trou-d'Eau-Douce, La Flore mauricienne (tél. 212.2200, rue de l'Intendance, à Port Louis, et naturellement, le Spoon des îles (tél 401.1551), ouvert par le très étoilé Alain Ducasse à l'hôtel Saint-Geran de Pointe-de-Flacq.
SEJOURS :
Parmi les tours opérateurs programmant l'île Maurice, MVM propose dans sa brochure « Iles & Rivages » des forfaits de 8 jours/5 nuits en petit déjeuner à partir de 16 097,06 F (2 454 euros) Paris/Paris.
A LIRE :
- Guide Visa Hachette « A la Réunion, à l'île Maurice, aux Seychelles ».
- « Paul et Virginie », de Bernardin de Saint Pierre (Folio).
- « Le Bal du Dodo », de Geneviève Dormann (Livre de Poche).
- « Quartier de Pamplemousse », d'Alain Gordon-Gentil (Julliard).
RENSEIGNEMENTS :
- Office du tourisme de l'île Maurice, 124, Bd Haussmann, 75008 Paris. Tél. 01.44.69.34.50. E-mail:www.mauritius.net
- MVM. Tél. N° Azur 01.40.47.78.40. Brochures MVM « Iles & Rivages » dans les agences de voyages.
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