L’ÉPOQUE des fermetures et des fusions en série d’établissements de santé en Ile-de-France semble bel et bien achevée. Place, désormais, à une restructuration du tissu hospitalier plus fine, d’ordre qualitatif. Il faut dire que, entre 1999 et 2005, les capacités hospitalières en médecine, chirurgie, obstétrique (MCO) ont diminué de façon sensible. C’est en chirurgie que la baisse a été la plus marquée : les capacités excédentaires ont été sérieusement réduites, comme le prévoyait le schéma régional d’organisation sanitaire de deuxième génération d’Ile-de-France. D’une manière générale, la plupart des objectifs du Sros 2 ont été atteints dans la région. Le tissu hospitalier francilien s’est profondément restructuré après des fusions ou des reconversions ; l’offre de soins a été redéployée pour permettre un meilleur équilibre géographique de l’offre de soins ; l’offre en soins de suite, en réadaptation et en psychiatrie s’est accrue, tandis que s’est amorcée une organisation en réseaux : en 2004, l’Ile-de-France comptait notamment 15 réseaux de cancérologie, 10 réseaux de soins palliatifs, 13 réseaux de périnatalité.
Le Sros 3, qui prévoit l’évolution de l’offre hospitalière régionale – Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) comprise – sur la période 2006-2010, se situe pour partie dans la continuité du schéma précédent.
«Alors que le Sros2 a cherché à agir sur les structures (leur localisation, leur taille et leur responsabilité, principalement) , le Sros3 mettra la priorité sur les procédures, les interrelations et les missions envisagées dans la quasi-totalité des domaines, précise l’Agence régionale de l’hospitalisation d’Ile-de-France (Arhif). Il n’y a donc plus lieu de proposer des bouleversements majeurs dans le volume de l’offre (en tout cas en court séjour) , ni dans l’identification des responsabilités médicales des établissements. On connaîtra certes des ajustements, mais moins de suppressions de sites ou de fusions juridiques.» Il faut donc s’attendre à des opérations moins spectaculaires que par le passé, visant avant tout à maintenir un maillage hospitalier de qualité au sein des 22 territoires de santé où vivent plus de 11 millions de personnes.
Quelques reconfigurations sont malgré tout programmées, notamment en Seine-et-Marne et dans le sud-ouest de Paris entre hôpitaux privés non lucratifs (Psph). Mais le secteur hospitalier privé lucratif, déjà drastiquement restructuré, devrait échapper à ce mouvement. Les hôpitaux privés non lucratifs sont priés d’intensifier leurs efforts pour renforcer leur compétitivité – une vingtaine d’entre eux se sont engagés à être revenus à l’équilibre financier d’ici à 2008 par voie de contractualisation avec l’ARH. D’une manière générale, les mutualisations de moyens sont encouragées, en particulier là où la pénurie de médecins commence à se faire sentir, afin d’éviter la désertification de certaines zones.
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