DES CHERCHEURS américains montrent que, administrée à des patients atteints de tumeurs solides ne répondant pas au traitement standard, l'interleukine 7 (IL7) recombinante accroît la réponse immunitaire, avec notamment ascension des CD4 et des CD8.
La chimiothérapie et l'infection par le VIH sont des conditions qui entraînent une déplétion de l'organisme en lymphocyte, d'où diminution des défenses immunitaires. Par ailleurs, explique un communiqué du NIH américain, l'âge altère également les fonctions immunitaires : les sujets de plus de 45 ou 50 ans sont en général incapables de régénérer des taux significatifs de lymphocytes T naïfs, en raison de la perte progressive de fonction du thymus. Chez les adultes plus jeunes, la restauration de populations de lymphocytes T naïfs se fait en douze à vingt-quatre mois.
L'IL7 est essentielle pour le développement des cellules T au cours de la vie foetale ; elle reste essentielle après la naissance pour le maintien de quelques types de cellules T dans l'organisme.
Des travaux chez l'animal ont montré que l'IL7 peut aider à la restauration des populations de cellules T.
Claude Sportès et coll. (NIH, Bethesda) ont administré une IL7 recombinante humaine à 16 patients atteints de tumeurs cancéreuses solides ne répondant pas au traitement. Cela, par voie sous-cutanée un jour sur deux pendant quatorze jours. Résultat : le nombre des CD4 a augmenté de 300 %, celui des CD8 de 400 % ; on a aussi noté chez les plus âgés une expansion des cellules T naïves, leur profil rejoignant celui observé chez les sujets jeunes et les enfants. Le nombre des lymphocytes est resté élevé pendant six semaines après la fin du traitement.
L'IL7 recombinante a agi, d'une part, du fait d'une prolifération lymphocytaires, d'autre part, en recrutant des lymphocytes à partir d'organes lymphoïdes (ganglions, rate). En revanche, il n'y a pas eu d'effet sur le thymus.
«Ces résultats pourraient conduire à un grand nombre d'applications cliniques pour l'IL7, explique Sportès. Par exemple, il pourrait y avoir des applications thérapeutiques chez des sujets immunocompromis, comme c'est le cas de patients atteints de cancer ou infectés par le VIH, afin de booster le nombre de lymphocytes et les réponses immunitaires. On pourrait également stimuler la réponse aux vaccins conventionnels, notamment chez les sujets âgés ou les réponses aux vaccins anticancer ou d'autres formes d'immunothérapie.»
« Journal of Experimental Medicine », édition en ligne du 23 juin 2008.
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